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The hemicycle is almost complete during the government question session. Paris,FRANCE -08/03/2023 L hemicycle quasiment au complet durant la seance de questions au gouvernement.//DUPRATSTEPHANE_duprat080/Credit:STEPHANE DUPRAT/SIPA/2303082138

Sénatoriales 2023 : accord national entre le PS et le PCF, mais pas avec EELV

Le Parti socialiste et le Parti communiste sont parvenus à un accord pour la constitution de listes communes dans plusieurs départements pour les sénatoriales de septembre prochain. En revanche, les discussions n’ont pas abouti avec Europe Ecologie-Les Verts et semblent dans une impasse.
François Vignal

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[Article mis à jour jeudi, suite à la conférence de presse de Pierre Jouvet, responsable des élections du PS]

Fumée rose-rouge. Mais pas verte. Les sénatoriales du 24 septembre occupent pas mal les états-majors des partis politiques en ce moment. A gauche, le Parti socialiste a conclu un accord national avec le Parti communiste, mais pas avec Europe Ecologie-Les Verts, a appris publicsenat.fr de plusieurs sources. Les discussions étaient en cours depuis plusieurs semaines. Mais les délégués supplémentaires des grandes villes, soit une partie des grands électeurs, étant désignés depuis vendredi dernier, il était difficile de faire durer davantage le plaisir.

« Pas d’accord nationalement avec les écologistes »

« Il n’y a pas d’accord nationalement avec les écologistes, juste quelques petits échanges de soutien pour l’instant », confie un membre de la direction nationale. « Il n’y a pas d’accord avec EELV à ce stade », confirme et tempère Luc Carvounas, porte-parole du PS. « Comme l’a rappelé notre négociateur, Pierre Jouvet, il y a eu des accords techniques mais l’accord national ne s’est pas dessiné. Il l’a été avec le PCF en revanche », ajoute le porte-parole.

« Je vois un processus qui est en cours, qui n’est pas terminé. C’est quasiment finalisé avec le PCF et toujours en négociation avec les EELV. Par contre, ce qui est bien, c’est que nous sommes dans une logique gagnant-gagnant, donnant-donnant », réagit Patrick Kanner, président du groupe PS, qui rappelle l’objectif : « Il faut que tout le monde progresse. Aujourd’hui, il y a 64 sénateurs au groupe PS, 15 au groupe communiste et 12 au groupe écologiste. Il faut que tout le monde progresse et arrive à une centaine de sénateurs de gauche. Mais avec un bon accord où chacun doit trouver des sièges nouveaux, gagnés sur la droite et pas entre nous ».

« Le PCF est le partenaire traditionnel de l’union de la gauche »

L’accord avec la Place du Colonel Fabien ne vient pas de nulle part. « Le PCF est le partenaire traditionnel de l’union de la gauche », souligne Patrick Kanner. « Avec le Parti communiste, on a toujours marché de cette manière-là, avec la volonté de ne pas avoir d’agression dans les candidatures. C’est historique », confirme Luc Carvounas, qui souligne aussi leur « nécessité d’avoir un groupe ». Au passage, les socialistes vont en effet aider les communistes à conserver leur groupe. « Je n’imagine pas un seul instant que nous ne faisions pas tout pour que le groupe communiste puisse continuer à exister. Et pas dans une logique condescendante, mais les trois groupes de gauche apportent une richesse politique », soutient le président du groupe PS.

Luc Carvounas ne désespère pas, malgré tout, que l’ensemble de la gauche « trouve le chemin de l’union ». « Les discussions ne sont pas terminées », assure le maire d’Alfortville. Lors d’une conférence de presse, jeudi matin, Pierre Jouvet s’est aussi montré plutôt optimiste. « Nous poursuivons les discussions avec nos amis de EELV. C’est en bonne voie, je crois », soutient le responsable des élections du PS, qui a « bon espoir » d’y arriver « d’ici l’été ». Sur le papier, il y a encore du temps. Les listes ne seront déposées en préfecture que début septembre. Mais les candidats, eux, sont déjà en campagne et labourent le terrain, à la rencontre des maires et des élus locaux.

« Les écolos essaient de se faire plus gros que le bœuf »

D’après des membres du bureau national du PS, le blocage avec EELV viendrait du niveau de leurs demandes. « Ce que les verts proposaient était contradictoire avec l’accord avec le PCF. Cela troublait l’accord très ferme avec les communistes », selon un sénateur socialiste. Un autre membre du « BN » est plus dur : « Je ne comprends pas leur stratégie. Les écolos essaient de se faire plus gros que le bœuf. La réalité, c’est que la grenouille va exploser. Ils vont nous faire perdre des sièges, c’est ridicule », lâche un responsable socialiste, selon qui « ils ont trop demandé ».

« Si on ne veut pas perdre de siège, il faudra raccommoder des petits morceaux avec les écolos, mais on a fait un accord préférentiel avec le PCF, car c’est toujours plus facile », confie le même.

Le genre de déclaration qui énerve Olivier Bertrand, le responsable des élections chez EELV, qui, à ce titre, a négocié avec le PS. « Pour l’instant, les négociations n’ont pas abouti », affirme-t-il, ne préférant pas parler d’échec. « Bien sûr que les discussions continuent. Je pense qu’on peut aller, au moins, vers des accords partiels », ajoute Olivier Bertrand, « ce qui nous manque pour aboutir, c’est une vraie discussion à trois ». Autrement dit, PS, PCF, EELV.

« On ne peut pas dire qu’on est trop gourmand »

Mais selon le responsable d’EELV, « on ne peut pas dire qu’on est trop gourmand ». « Le vrai problème, c’est que le PS est extrêmement divisé en interne. Donc ils essaient de faire l’unité en interne, ce qui est manifestement leur priorité. Mais cela compromet la possibilité de trouver un accord », soutient le Monsieur élections d’EELV.

A ses yeux, « ce qui se passe dans le Val-de-Marne est très parlant, avec Jonathan en troisième place », qui suit la sortante PS Laurence Rossignol, pour qui le PS voulait trouver une terre d’élection (lire notre article pour plus de détails). Or théoriquement, c’est la seconde place qui revenait à EELV, en termes de poids politique. Et dans beaucoup d’endroits, il fait « le constat que la direction nationale n’est pas en capacité de tenir un accord localement, dans les départements. Ce sont les maires ou grands élus qui prennent les décisions ».

Dans quels départements y a-t-il accord entre PS et PCF ?

Concrètement, s’il faudra attendre une conférence de presse demain matin de Pierre Jouvet, chargé des élections au PS, pour avoir tous les détails, on connaît déjà une partie des départements où PS et PCF partiront main dans la main. C’est le cas dans le Val-de-Marne, en Seine-et-Marne, dans les Hauts-de-Seine – bien que le PS n’écartait pas de laisser la seconde place à EELV dans ce département en cas d’accord général – dans le Puy-de-Dôme. On peut aussi citer la Meurthe-et-Moselle, où le socialiste Olivier Jacquin repart et pourrait permettre au PC de gagner un sénateur, ou l’Essonne où le PS a désigné David Ros, maire d’Orsay. Sans oublier Paris, où Ian Brossat sera sur la liste PS. Mais la direction du PS n’a pas encore validé la liste parisienne en raison de désaccords avec les socialistes parisiens, soutiens d’Anne Hidalgo.

Jeudi matin, Pierre Jouvet a aussi cité l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, la Haute-Loire, la Loire-Atlantique, le Loiret, le Maine-et-Loire bientôt, la Manche, la Marne, la Haute-Marne ou encore l’Oise, comme départements où l’accord est réalisé avec le PCF.

Côté écolo, les points de blocage recoupent en effet en partie les départements où l’accord se fait avec le PCF. C’est-à-dire le Val-de-Marne, où le sortant « Daniel Breuiller va faire sa liste », assure Olivier Bertrand, ou les Hauts-de-Seine. Sans oublier le Morbihan. Dans ce dernier département, « on a un sortant écologiste, Joël Labbé, qui prépare sa suite depuis un moment car il sait qu’il ne se représente pas. On trouve un accord entre différentes composantes locales, avec un soutien à Thérèse Thiéry (sœur de Jean-Yves Le Drian, ndlr). Mais les PS maintient un candidat, alors qu’il n’y a pas une seule commune socialiste dans le département. Voilà la réalité. Avec un fort risque qu’il n’y ait plus de sénateur de gauche dans le département. C’est vraiment une volonté manifeste de ne pas trouver l’accord », pointe du doigt Olivier Bertrand.

Quelques points d’accord entre le PS et EELV

Malgré une situation qui ressemble à une impasse, quelques points d’accord apparaissent malgré tout, ici ou là. Dans les Yvelines, où la gauche n’a aucun siège dans le département de Gérard Larcher, le PS est prêt à soutenir Ghislaine Senée, à la tête du groupe écologiste à la région Ile-de-France. A l’inverse, en Indre-et-Loire, EELV « était prêt à soutenir le PS », assure Olivier Bertrand, tout comme le socialiste sortant dans la Loire, Jean-Claude Tissot.

Tout espoir d’union n’est donc pas totalement perdu. Dans le cas du Val-de-Marne, Luc Carvounas considérerait « comme baroque qu’on n’arrive pas à trouver des points de convergence avec les écologistes pour qu’ils viennent sur la liste ». Le porte-parole du PS n’écarte pas qu’un accord national soit encore possible : « Des fois, on a l’impression qu’on fait du surplace. Et en quelques jours, on fait des bonds de géant ».

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