Sénatoriales 2023 : il refusait d’être classé à l’extrême droite, le RN débouté au Conseil d’État

Sénatoriales 2023 : il refusait d’être classé à l’extrême droite, le RN débouté par le Conseil d’État

Le Conseil d’État a rejeté ce 21 septembre la requête du Rassemblement national qui portait sur une circulaire émise par le ministère de l’Intérieur, dans le cadre des élections sénatoriales. Le parti contestait la présence de ses candidats dans le bloc de clivage « extrême-droite » utilisé par l’administration.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Les circulaires du ministère de l’Intérieur en période électorale ont souvent fait l’objet de contentieux ces dernières années. Dernier exemple en date avec le Rassemblement national, qui a saisi le Conseil d’État dans l’espoir de suspendre une circulaire du ministère de l’Intérieur, relative aux élections sénatoriales. L’instruction, datée du 16 août 2023 et adressée aux préfectures, concerne l’attribution des nuances aux candidats pour le scrutin de ce dimanche 24 septembre.

Selon la circulaire en question, les candidats présentés ou soutenus par le Rassemblement national devront être comptabilisés au sein du bloc de clivage « extrême droite », l’un des six blocs définis par le ministère (extrême gauche, gauche, autres, centre, droite, extrême droite).

Un outil pour la lecture des résultats et l’analyse électorale

Pour le parti de Marine Le Pen, c’est un vieux combat. Il estime qu’il n’appartient pas à la catégorie d’extrême droite. En saisissant la plus haute instance administrative, le RN souhaitait obtenir une modification du texte afin de ne plus figurer dans ce bloc de nuance.

Le Rassemblement national soulevait une « différence de traitement entre les mouvances politiques » et une « erreur manifeste d’appréciation quant à la classification retenue », de quoi porter « atteinte à la sincérité du scrutin ». La circulaire est « entachée de détournement de pouvoir et méconnaît le principe d’impartialité », a également contesté le parti. Le juge des référés a rejeté sa requête. « En l’état de l’instruction, aucun de ces moyens n’est de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la circulaire contestée », a conclu le juge des référés, selon l’ordonnance que Public Sénat a pu consulter. L’audience au Conseil d’État s’était déroulée ce matin.

Si le choix de l’étiquette politique relève de la liberté des candidats, l’attribution des nuances relève des préfectures. « L’attribution des nuances politiques est un préalable essentiel à l’analyse électorale et à la lisibilité des résultats des élections pour les citoyens », rappelle le ministère dans sa circulaire.

Partager cet article

Dans la même thématique

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale
7min

Politique

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale

À la veille du coup d’envoi des débats en séance publique sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les rapporteurs de la majorité sénatoriale veulent se montrer intraitables sur le retour des principales mesures d’économies et la disparition des mesures les plus coûteuses, comme la suspension de la réforme des retraites.

Le

Sénatoriales 2023 : il refusait d’être classé à l’extrême droite, le RN débouté par le Conseil d’État
2min

Politique

Education nationale : « Je suis malheureux de l’instabilité ministérielle », déclare Jean-Michel Blanquer

Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien ministre de l’Education nationale et auteur de « Civilisation française » (aux éditions Albin Michel) s’est exprimé sur la valse de ministres à l’Education nationale depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022. Selon lui, « il y aurait dû avoir un ou une ministre après moi, pendant 5 ans ».

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

La sélection de la rédaction