Sénatoriales à Paris : la gauche unie favorite, face à une droite fracturée

Toutes les composantes de la majorité municipale d’Anne Hidalgo se sont rassemblées sur une liste commune PS-EELV-PCF pour l’élection du 24 septembre. Objectif, ravir un huitième siège sur les 12 en jeu. La droite part elle divisée, avec trois listes. Julien Bargeton tentera de sauver le seul siège Renaissance de la capitale.
Jérôme Rabier

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

C’est la circonscription qui envoie le plus de sénateurs au Palais de Luxembourg. 12 sièges sont en jeu pour l’élection sénatoriale parisienne du 24 septembre. A la fois ville et département, Paris est souvent au centre des attentions de ces élections.

Une fois n’est pas coutume, la gauche parisienne a réussi à s’unir. Ce n’était pourtant pas gagné avec un PS qui se déchirait en interne sur la composition de sa liste, uniquement composée de candidats sur la ligne d’Anne Hidalgo. Les équipes d’Olivier Faure ont finalement accepté de n’avoir aucun candidat en position éligible, d’autant plus qu’il a fallu faire de la place pour les alliés, le parti communiste et EELV.

 

Une majorité municipale unie

La liste est conduite par le sortant PS Rémi Féraud, avec Antoinette Ghul d’EELV en numéro 2. Ian Brossat, médiatique adjoint communiste à la mairie de Paris complète le trio de tête. Derrière eux sont présents Marie-Pierre de la Gontrie (PS sortante), Yannick Jadot (EELV), Colombe Brossel (PS), Bernard Jomier (Paris en Commun- proche PS ) et Anne Souyris (EELV) en huitième position.

En s’unissant, ils espèrent ravir un siège de plus qu’en 2017, où ils en avaient conquis sept. Les grands gagnants seraient ainsi les écologistes, qui passeraient d’un seul sénateur parisien à trois représentants. Le huitième siège est cependant incertain, le dernier des douze sièges parisiens se jouant toujours à quelques voix près.

 

A droite, la tradition de la division respectée

Si la gauche parisienne s’est unie, ce n’est pas le cas de la droite. Comme à chaque élection sénatoriale. Élue en dissidente en 2017, Catherine Dumas mène cette fois la liste officielle des Républicains. La commission d’investiture a tranché sur la composition de la liste juste avant la coupure estivale, entérinant la deuxième position de l’avocat et maire du XVIème arrondissement Francis Szpiner. En troisième place, c’est Marie-Claire Carrère-Gée, ancienne secrétaire générale adjointe de l’Elysée qui a été désignée.

Un choix qui a provoqué la colère de nombreux élus. Agnès Evren, députée européenne LR, a refusé que le XVème arrondissement dont elle est élue soit ainsi évincé des places éligibles. Elle a même été exclue de la commission d’investiture qui choisit les candidats de la liste officielle. En juin, au moment où étaient désignés les grands électeurs parisiens par le conseil municipal, elle a reçu le soutien de 16 conseillers de Paris. Ce qui devrait lui assurer son élection.

 

Pierre Charon en dissidence

 Autre dissident, le sarkozyste canal historique Pierre Charon repart au combat. Élu en dissidence en 2011, puis tête de liste officielle en 2017, il a été évincé des choix du parti cette année. Pas question pour lui de se laisser faire. Il mène une campagne médiatique, avec une liste composée uniquement de personnalités de la société civile. Sa numéro deux, Pauline Déroulède, s’est fait connaître par son combat pour la sécurité routière. Elle a personnellement perdu une jambe dans un accident où un  conducteur âgé qui n’avait plus les facultés pour conduire, l’a renversée. Elle est depuis devenue championne de tennis en fauteuil.

Pierre Charon joue les candidats anti-système, et espère convaincre des grands électeurs de droite, mais aussi des proches de la majorité présidentielle, en laissant courir le bruit qu’il a le soutien de proches du chef de l’État.

 

Renaissance joue son seul siège parisien au Sénat

Mais c’est bien Julien Bargeton qui est le seul candidat du camp macroniste. Sénateur sortant, il a réuni su sa liste des élus Modem et Horizons, pour tenter de faire le plein des voix. Mais son élection est incertaine, la majorité présidentielle au sens large ne détenant que 11 sièges au conseil de Paris, quand il faut entre 12 et 13 sièges de conseillers pour faire un siège de sénateur. Il joue la carte du sénateur utile qui peut rassembler au-delà de son camp pour sauver le seul siège du parti présidentiel à la chambre haute.

Enfin plusieurs « petites listes » concourent pour cette élection. La France Insoumise, qui manque d’élus à Paris, pourrait tout de même faire perdre quelques voix à gauche. L’adjoint au maire du 19ème arrondissement François Béchieau mène aussi sa liste. Et Lobna Sta pilote une candidature du petit parti « Europe Égalité Écologie ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Sénatoriales à Paris : la gauche unie favorite, face à une droite fracturée
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

Sénatoriales à Paris : la gauche unie favorite, face à une droite fracturée
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le