Sénatoriales : le casse-tête de LREM

Sénatoriales : le casse-tête de LREM

La République en Marche devrait dévoiler les noms de ses candidats aux élections sénatoriales avant la fin de la semaine. Mais pour cette élection au suffrage universel indirect, trouver des candidats s’avère plus délicat qu’aux législatives.
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« Il y aura quand même de nouvelles têtes parmi nos candidats » assure Bariza Khiari sénatrice LREM et membre de la commission nationale des investitures. À quelques semaines des prochaines élections sénatoriales, difficile pourtant d’imaginer la République en Marche réitérer le grand renouvellement effectué lors des investitures aux législatives : la faute au mode de scrutin et à la composition du collège électoral.

« Le socle électoral de cette élection repose sur le vieux monde »

Scrutin au suffrage universel indirect, les sénateurs sont élus par un collège de 162 000 grands électeurs dont 95% sont issus des conseils municipaux (voir le mode scrutin). Et, comme le fait remarquer le sénateur du groupe LREM, André Gattolin, « le socle électoral de cette élection repose sur le vieux monde. Lors des dernières élections municipales en 2014, En Marche n’existait pas. Difficile dans ces conditions de faire émerger des personnes de la société civile si celles-ci ne connaissent pas les grands électeurs ». Bariza Khiari précise que la liste définitive des candidats LREM pour les sénatoriales sera rendue publique à « la fin de la semaine ». « Il s’agira de liste LREM soutenant des candidats venant de tous horizons comme des radicaux, des centristes, des LR… »

Jean-Paul Delevoye a pris ses quartiers au Sénat

 Mais en coulisses trouver des candidats susceptibles de remporter l’élection sous les couleurs d’En Marche, s’avère  plus compliqué. En témoigne, la présence quasi quotidienne au Sénat de Jean-Paul Delevoye, le président de la commission nationale d’investiture. « On peut dire qu’il est très présent. Il a pris contact avec un certain nombre d'entre nous. Il me harcèle » plaisante un sénateur sortant. Pour certains sénateurs sortants Macron compatibles, il est difficile de faire campagne sous l’étiquette En Marche. « C’est prendre le risque de rebuter certains grands électeurs. C’est pourquoi, je pense qu’après les élections, des sénateurs qui auront été élus sur la liste d’un autre parti seront plus libres de rejoindre le groupe LREM du Sénat » analyse André Gattolin.

Un CV et une lettre de motivation

Sur la méthode de « recrutement » des candidats, La République en Marche reste, en apparence, sur les mêmes bases. « La commission nationale d’investiture fait des propositions et le conseil d‘administration de la République en Marche prendra la décision finale » explique Bariza Khiari. Pour être candidat, une lettre de motivation et un CV doivent être envoyés au mouvement, s’ensuit un entretien avec un membre de la commission nationale d’investiture. « J’ai envoyé mon dossier pour être tête de liste, je n’ai pas encore eu de retour. On peut dire que je suis dans l’attente » confirme Delphine Bataille, sénatrice du Nord, élue en 2011 sous la bannière PS et qui a rejoint depuis le nouveau groupe LREM du Sénat. André Gattolin, élu lui aussi en 2011 mais sur une liste Europe-Ecologie Les Verts a également rallié depuis le groupe LREM de la Haute assemblée. « J’ai fait acte de candidature pour être tête de liste dans les Hauts-de-Seine. J’ai fait une demande écrite et j’ai été reçu plusieurs fois par Jean-Paul Delevoye ». Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur Modem, confirme lui « être pressenti » pour conduire une liste LREM dans le Pas-de-Calais. À noter que M. Vanlerenberghe ne fait actuellement pas partie du groupe En Marche du Sénat mais du groupe Union centriste soutien de la majorité présidentielle.

Sur 348 sièges, 170 seront renouvelés pour un mandat de 6 ans lors des élections sénatoriales du 24 septembre 2017. Le groupe LREM du Sénat compte 30 membres, loin derrière les 142 du groupe Les Républicains, majoritaire depuis 2014.

 

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