Sénatoriales : le PS refuse d’investir Ségolène Royal, lui préférant Yan Chantrel
Après de longues tergiversations, le Parti socialiste a enfin fait son choix pour les élections sénatoriales des Français de l’étranger. Les instances ont préféré investir Yan Chantrel, élu à l’Assemblée des Français de l’étranger, plutôt que l’ancienne candidate à la présidentielle.
Par Guillaume Jacquot, avec Quentin Calmet et Jonathan Dupriez
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Le casse-tête a duré jusqu’à la dernière minute. Le Parti socialiste a finalement refusé le 6 septembre d’investir la liste conduite par Ségolène Royal pour les élections sénatoriales du 26 septembre, où six sièges de sénateurs des Français de l’étranger sont en jeu. Les instances ont préféré la liste de Yan Chantrel, conseiller PS des Français de l’étranger.
L’ancienne ministre de l’Environnement et ancienne finaliste à l’élection présidentielle de 2007, qui avait repris sa carte au PS il y a quelques mois, a donc échoué à s’imposer, selon nos sources, confirmant une information du Figaro.Elle demandait un simple soutien de la part du parti.Comme nous l’évoquions fin août, sa candidature est loin d’enchanter les membres du groupe socialiste, écologiste et républicain au Sénat.
Corinne Narassiguin, secrétaire nationale contactée par Public Sénat, précise que la commission nationale d’investiture a rendu une décision à l’unanimité, ce lundi à midi. « C’était important. On ne pouvait pas avoir cette élection sans que le parti dise clairement quel est son choix. La liste de Yan Chantrel nous semblait être plus conforme à la direction qu’on souhaite prendre. » En l’occurrence, la présence d’un élu proche de François Fillon, dans la liste de Ségolène Royal, faisait désordre.
Un choix qui « n’enlève rien aux qualités des autres », selon Olivier Faure
Interrogé par Public Sénat au cours des Journées parlementaires à Montpellier, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, tente de ménager les différents candidats, un peu embarrassé par cette séquence. « Le choix a été d’investir Yan Chantrel, ce qui n’enlève rien aux qualités des autres. Mais à un moment, un parti politique est là pour dire qui va y aller sous les couleurs qui sont les nôtres. »
Au lendemain du départage, plusieurs parlementaires sont amers. Jean-Yves Leconte salue la décision, arrivée sur le tard. « Ils se sont rendu compte que c’était une candidature destructrice pour le parti. » Mais le sénateur des Français de l’étranger ne peut que constater les dégâts occasionnés par une investiture arrêtée tardivement. « Le parti s’est affaibli en ne désignant personne jusqu’au dépôt des listes. »
Pour Yan Chantrel, « cela vient consacrer le rejet de toute candidature parachutée et c’est la reconnaissance du travail que nous menons de longue date aux quatre coins du monde. Nous avons été investis, car le PS a constaté que nous rassemblons largement sur le terrain. »
« Le parachutage a toujours été rejeté », explique une sénatrice des Français de l’étranger
Le feuilleton risque aussi de laisser des traces dans la Fédération des Français de l’étranger. « Les Français de l’étranger forment un îlot un peu isolé, où les gens se côtoient, se connaissent tous, comme cela est le cas dans les fédérations hexagonales ou d’Outre-mer. Alors c’est vrai, le parachutage a toujours été rejeté », explique la sénatrice Hélène Conway-Mouret.
Du côté des proches de Ségolène Royal, la déception prise par le parti est aussi palpable. « Je le regrette… mais je suis sûr, parce qu’elle fait une bonne campagne, parce qu’elle a su rassembler autour d’elle, elle sera une sénatrice des Français de l’étranger qui aura à cœur de porter les grands défis du monde contemporain, et notamment sur le climat », réagit le député de Mayenne Guillaume Garot.
La gauche aborde l’échéance du 26 septembre divisée. Yan Chantrel sera concurrencé par la liste de Ségolène Royal, et celle de Laure Pallez, conseillère PS élue en Floride. Et les écologistes, forts de leurs succès aux élections consulaires en mai qui forment le corps électoral aux sénatoriales des Français de l’étranger, se lancent aussi sous leurs propres couleurs, avec Mélanie Vogel. Cette dernière conduit une liste d’union réunissant notamment la France Insoumise et Générations. Mais pour Yan Chantrel, « il n’y a que deux listes de gauche : la nôtre et celle d’EELV. On a voulu un rassemblement, mais malheureusement cela n’a pas pu se faire. Cela peut encore se faire dans les urnes en votant pour notre liste qui dépasse le cadre d’une étiquette ». « Les autres listes (Royal et Pallez) ne sont pas des listes de gauche au vu des parcours et des positionnements passés de certaines personnes qui constituent ces listes. Cela va permettre une clarification », ajoute-t-il. Réponse le 26 septembre.
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