A quelques jours des élections sénatoriales du 24 septembre, le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier est catégorique : « Le Sénat a toujours été, depuis la Ve République et même avant, une chambre d’opposition et il le restera ». Et ce, quels que soient les résultats de dimanche. Car le professeur de droit public enfonce le clou en ajoutant que « la seule évolution possible serait au contraire que cette opposition se renforce, au lendemain des élections sénatoriales (…), que l’on voit émerger au Sénat une opposition politique bien plus présente que par le passé. »
Quant aux questionnements récurrents autour de la pertinence de l’existence même d’une seconde chambre, Jean-Philippe Derosier voit trois raisons au maintien du Sénat et à l’existence même de l’institution. Une raison logique : le Sénat représente les territoires ; une raison biologique : « Faire les lois avec (…) deux chambres renforce la qualité de la loi ». Et une raison chronologique : « Par la navette législative, on prend le temps de faire la loi (…) En démocratie, il faut la maturation législative (…) la deuxième chambre vient compléter cela ».