Sénatoriales: les coulisses de la percée écologiste dans le Rhône

Sénatoriales: les coulisses de la percée écologiste dans le Rhône

C’est l’un des enseignements des élections sénatoriales qui se sont déroulées le 27 septembre dernier. Si le retour en nombre suffisant d’élus écologistes a permis la constitution d’un nouveau groupe parlementaire, il montre aussi que les préoccupations environnementales gagnent aujourd’hui tous les territoires, y compris les territoires ruraux. Pour Public Sénat, Jérôme Rabier a suivi les coulisses des élections sénatoriales dans le Rhône, et la campagne d'un quasi inconnu Thomas Dossus devenu sénateur à 38 ans seulement.
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Au mois de septembre dernier ont eu lieu les élections sénatoriales. La moitié du Sénat a été renouvelée. Pendant trois semaines Jérôme Rabier a suivi les coulisses d’une élection particulière qu'il nous livre dans le dernier épisode de Sénat en action intitulé "Sénatoriales : la bataille du Rhône". Une campagne menée auprès des élus locaux qui constituent le collège électoral des sénateurs.  Dans ce reportage inédit il a notamment suivi les premiers pas de Thomas Dossus, militant écologiste de longue date, qui briguait pour la première fois un mandat national.  
 

Quel est le fait marquant de cette campagne sénatoriale dans le Rhône ?  

Évidemment c’est la poussée verte, dans le prolongement naturel des élections municipales où les écologistes avaient emporté Lyon et la métropole lyonnaise. Pour cette élection, les écologistes avaient choisi d’investir un militant Thomas Dossus qui pour la première fois se présentait en tête liste.  

Sa victoire a-t-elle été une réelle surprise ? 

Le fait qu’il y ait une percée des écologistes à la Haute Assemblée était attendue, mais la surprise est venue de l’union de la gauche et des écologistes dans ce département où la droite républicaine fait de bons scores. Ensemble ils ont obtenu trois sièges : deux pour les élus écologistes et un pour les socialistes. La droite elle en a perdu un. 

Thomas Dossus est un novice en politique, un profil atypique au Sénat, où l’implantation locale de longue date est une constante ? 

Il s’est engagé très tôt en politique, comme militant. Son engagement remonte à la reprise des essais les essais nucléaires voulus par Jacques Chirac dès 1995, puis il s’est engagé au sein du parti « les verts » après l’échec de la candidature à l’élection présidentielle de 2007 de Dominique Voynet qui obtient moins de 2% des voix.  Pour lui cet échec est un déclic. Il ne comprenait pas le faible niveau de son score par rapport à l’importance du sujet environnemental.  

C’est, vrai il est jeune et n’a pas d’expérience d’élu. C’est une nouvelle génération qui prend le pouvoir à l’instar de Grégory Doucet à Lyon, ou Jeanne Barseghian à Strasbourg… Mais il a toujours assumé d’être dans la conquête du pouvoir, d’être aux affaires pour pouvoir changer les choses.  

Mais il a quand même de l’expérience. Pendant la campagne municipale à Lyon il a joué le rôle de « facilitateur » pour faire venir sur la liste des militants associatifs qui rechignent d’habitude à endosser le rôle de candidats.  

Il n’a pas voulu attendre une fin de carrière pour tenter sa chance au Sénat. Pour lui, c’est un lieu où on peut faire changer les choses, d’autant qu’un groupe parlementaire s’est créé, après une période où les sénateurs écologistes étaient dispersés sous d’autres bannières. Pour lui c’est très important d’être parlementaire, ça offre une visibilité, du temps parole, la possibilité aussi de proposer de textes pendant les niches d’initiatives parlementaires réservées aux groupes politiques. 

Cette campagne sénatoriale ne ressemble à aucune autre. Elle privilégie le contact auprès des élus locaux qui sont les électeurs des sénateurs. Un mode de scrutin indirect, atypique, pas simple pour les jeunes élus qui ont peu de réseau ?  

Il lui a fallu « arracher » des voix à la ruralité, lui qui est un élu urbain. Il a été pris « sous son aile » par des élus plus aguerris, comme Gilbert-Luc Devinaz un élu socialiste expérimenté. Mais c’est vrai que c’était un baptême du feu, et en même temps il a découvert que les élus locaux avaient les mêmes problèmes de mobilité, les mêmes questions liées au changement climatique que les élus des villes.  

Pendant la campagne, que j’ai pu suivre au plus près, Thomas Dossus a eu la crainte « d’effrayer » les petits maires qu’il rencontrait, mais accueil a été toujours été très cordial, et la discussion s’est souvent rapidement engagée sur les sujets de préoccupations partagées avec les élus ruraux.  

  

Sénatoriales : la bataille du Rhône, un reportage de Jérôme Rabier à voir le Mardi 13 octobre à 22 heures.

 

 

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