Pierre Laurent n’est pas seulement secrétaire national du Parti communiste français. Il est aussi sénateur de Paris. Son siège fait partie de la moitié renouvelable lors des sénatoriales du 24 septembre prochain. Pierre Laurent se verrait bien continuer à siéger au Palais du Luxembourg. Il sera candidat à sa réélection. Mais cette fois sur une liste communiste.
Le sénateur a les moyens de monter une telle liste et s’y prépare. Mais sans s’unir cette fois aux autres forces de gauche, comme en 2011. Lors du dernier scrutin, une liste commune PS-PCF-EELV avait été présentée et avait envoyé 8 sénateurs rue de Vaugirard. Le numéro 1 de la Place du Colonel Fabien était alors en 9e position non éligible sur la liste. La communiste Nicole Borvo Cohen-Seat, en 6e place, avait pour sa part été réélue, avant de démissionner un an après, permettant à Pierre Laurent de prendre son siège.
Il sera cette fois tête de liste, lui assurant théoriquement son élection par les grands électeurs, c'est-à-dire essentiellement les conseillers de Paris et leurs délégués. « Très probablement, je serai candidat aux élections sénatoriales (à Paris) et tête de liste » a-t-il confirmé sur Public Sénat (voir la vidéo).
« Garder le groupe ne va pas de soi. C’est une bataille. Mais on pense y arriver »
Garder le groupe s’annonce en revanche une mission difficile. Le groupe CRC (nom du groupe communiste au Sénat), présidé par Eliane Assassi, compte actuellement 18 membres. Mais seuls 2 sénateurs communistes ne sont pas renouvelables, le sénateur de Seine-Maritime Thierry Foucault, l’un des vice-présidents du Sénat, et Christine Prunaud. Et rien ne dit qu’au soir du 24 septembre on retrouve 10 sénateurs PCF, nombre requis pour former un groupe au Sénat. « Garder le groupe ne va pas de soi, ce n’est pas simple. C’est une bataille. Mais on pense y arriver » explique-t-on du côté de la Place du Colonel Fabien.
« Ce sera plus difficile que la dernière fois car les élections intermédiaires ont dégradé le rapport de force au détriment de la gauche, mais nous pensons avoir un groupe dans la prochaine assemblée sénatoriales et nous nous battons pour ça » assure Pierre Laurent.
Si le groupe CRC disparaissait, la Haute assemblée perdrait un deuxième groupe de gauche et d’opposition après le groupe écologiste. Composé de seulement 10 sénateurs, le groupe écolo est assuré de disparaître après les sénatoriales. Mais il voit sa fin précipitée après le ralliement cette semaine d’André Gattolin au nouveau groupe La République en marche.
Un groupe politique n’est pas qu’une question symbolique ou de poids politique. Il apporte des bureaux, des moyens matériels et financiers pour embaucher des collaborateurs. Il permet d’avoir du temps de parole assuré lors des débats parlementaires et des questions d’actualité au gouvernement, des places dans les commissions et de choisir l’ordre du jour et les propositions de lois examinées lors des niches parlementaires des groupes.