Séparatisme islamiste : « Le diagnostic est juste » estime Patrick Kanner, mais « les solutions sont light »
Emmanuel Macron a donné le coup d’envoi ce 18 février de son plan de lutte contre le séparatisme islamiste lors de sa visite à Mulhouse, dans l’un des 47 quartiers de « reconquête républicaine » en France.

Séparatisme islamiste : « Le diagnostic est juste » estime Patrick Kanner, mais « les solutions sont light »

Emmanuel Macron a donné le coup d’envoi ce 18 février de son plan de lutte contre le séparatisme islamiste lors de sa visite à Mulhouse, dans l’un des 47 quartiers de « reconquête républicaine » en France.
Public Sénat

Par Océane Blanchard

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Pressé par la droite de s’exprimer sur le sujet depuis le début de son quinquennat, le chef de l’État a annoncé des premières mesures ce mardi pour lutter contre le séparatisme islamique. Il a notamment évoqué la suppression des « Enseignements de langue et de culture d’origine » (Elco), dès septembre 2020, qui seront remplacés par des « Enseignements internationaux en langue étrangère ».

Autre mesure, la fin progressive des « imams détachés » et « psalmodieurs » envoyés par d’autres pays. Mais les annonces d’Emmanuel Macron ont été jugées insuffisantes pour une bonne partie de l’opposition. Pour Patrick Kanner, chef de file des socialistes au Sénat, « le diagnostic est juste ». « Le mot de séparatisme est un mot intelligent » estime-t-il.

Mais au-delà du diagnostic, le sénateur socialiste ne cache pas sa déception concernant les annonces faites par le chef de l’État. « En ce qui concerne les solutions, elles sont assez light » déclare-t-il.

Une centaine de quartiers comme Molenbeek ?

« Depuis longtemps on dit qu'il faut former les imams en France, pour qu'il y ait un islam de France. Depuis longtemps on dit qu'il ne faut pas être dépendant de l'étranger pour enseigner les langues d'origine maternelle pour les enfants qui ont cette filiation » analyse Patrick Kanner.

L’élu socialiste pointe notamment un manquement d’une politique de la Ville dans le mandat d’Emmanuel Macron. « La politique de la ville, elle est quoi, elle est où, elle est portée par qui ? » interpelle-t-il, rappelant les conséquences de la fin des contrats aidés pour des associations, qui ont « fragilisé le tissu social ».

Ancien ministre de la Ville, Patrick Kanner rappelle également les alertes qui ont déjà été faites à l’époque sur ces quartiers prioritaires, et évoque « une centaine de quartiers présentant des similitudes avec Molenbeek ». Ces similitudes ? « Une économie parallèle, la présence des prédateurs qui ont repéré des proies chez les jeunes dans les quartiers, et une forme de lâcheté politique » conclut-il. « Je suis déçu par ce grand plan qui devait être annoncé hier. »

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