C’est le début de la navette législative pour le projet de loi contre le séparatisme, adopté en première lecture, ce mardi, à l’Assemblée nationale, et qui sera examiné par le Sénat dans les jours à venir. Le texte, porté par le gouvernement, et visant à « renforcer les principes républicains », ne fait pas l’unanimité parmi les assemblées. « C’est un texte timide qui manque son objectif, si l’objectif est bien de lutter contre l’islamisme », assure le député du Rassemblement national Sébastien Chenu, invité de la matinale de Public Sénat, ce mercredi. « La menace de l’islamisme est forte dans notre pays, il faut donc se donner les moyens de la combattre, or le texte ne parle pas d’immigration et fait l’économie de moyens et de mesures fortes », commente le député du Nord, dont le groupe s’est abstenu de voter le texte.
Sébastien Chenu dément un placement « d’opposition systématique », et soutient que les députés du Rassemblement national ont bien voté « quelques mesurettes » présentes dans le texte. « Mais on ne prend pas cet ennemi de la République de face et je craigne qu’on revienne devant le Parlement pour se doter d’une législation vraiment forte pour interdire cette idéologie, au même titre par exemple que l’on interdit le nazisme ». Taclant les élus de droite, qui ont voté contre le projet de loi. « Leur problème, c’est qu’ils bombent le torse en hémicycle et demandent des mesures dures, mais que dans la réalité, Xavier Bertrand, par exemple, subventionne des structures en lien avec l’islamisme radical », soutient le parlementaire, égratignant au passage son futur adversaire pour les élections régionales qui se dérouleront au mois de juin.
« Il faut des mesures adaptées aux territoires pour lutter contre la pandémie »
Interrogé sur la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, et la décision du président de la République d’éviter un troisième confinement, Sébastien Chenu assure qu’Emmanuel Macron « a pris la bonne décision ». Il critique cependant « le manque d’anticipation permanent » du gouvernement dans la gestion de cette crise, notamment sur la campagne de vaccination qu’il qualifie de « fiasco ». Pour l’élu RN, il convient désormais de se tourner vers une stratégie plus souple qui ne comprenne ni confinement, ni couvre-feu, avec le renforcement des campagnes massives de tests et de gestes barrières, notamment. « Demain il faut quand même redonner de l’oxygène et de l’horizon aux Français, il faut avoir des mesures adaptées aux territoires », réclame Sébastien Chenu.