François Fillon a vivement critiqué vendredi le service national d'un mois prôné par Emmanuel Macron, estimant que les militaires avaient autre chose à faire que de gérer des "centres aérés pour que les jeunes puissent gambader".
"Je n'aurais pas osé proposer un truc pareil ! Pour moi, cela s'appelle un péché contre l'intelligence", a affirmé le candidat de la droite à la présidentielle, en présentant son projet en matière de défense.
"Nos armées ne sauraient être un instrument socio-éducatif et servir à assumer des missions de mixité sociale qui devraient être avant tout gérées par l'Education nationale", a-t-il martelé.
"Je ne considère pas que les militaires doivent consacrer une grande partie de leur temps à organiser des centres aérés d'un mois pour que les jeunes puissent gambader et améliorer leur maîtrise du français", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron compte instaurer, s'il est élu président, un "service national" obligatoire d'une durée d'un mois pour tous les jeunes, afin qu'ils découvrent "l'expérience de la mixité sociale et de la cohésion républicaine".
Ce projet, jugé très onéreux - le candidat d'En Marche ! a chiffré son coût entre deux et trois milliards d'euros par an - impliquerait aussi, selon ses détracteurs, une trop forte mobilisation des militaires, déjà très engagés sur de multiples théâtres d'opérations, pour l'encadrement des jeunes.
François Fillon lors d'une conférence de presse à Paris le 31 mars 2017
AFP
Taxant ses adversaires d'"immaturité" ou d'"irréalisme", François Fillon s'est posé de son côté en homme d'expérience, comme ancien Premier ministre (2007-2012) et ancien président de la Commission de la Défense à l'Assemblée nationale.
"Notre pays ne peut pas se permettre de confier cette responsabilité (de chef des armées) à un président de la République qui se prétend lui-même immature, inexpérimenté, ou à un président enfermé dans des schémas idéologiques irréalistes", a asséné François Fillon.
"Nous ne pouvons nous permettre d'appliquer aux relations avec les autres puissances le +marketing du vide+", a-t-il ajouté.
Face au "totalitarisme islamique", il a prôné une "augmentation immédiate" des moyens de la défense - de fait déjà en hausse depuis les attentats de 2015 - promettant de porter l'effort à 2% du PIB en 2023 (contre 1,8% aujourd'hui), là où Emmanuel Macron vise plutôt l'objectif d'ici 2025.
Il a taclé au passage le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui soutient Emmanuel Macron, en appelant à définir une "trajectoire financière robuste et pérenne, qui rompe avec les à-coups" du quinquennat de François Hollande.
Selon lui, les Européens devront aussi être plus associés aux opérations antiterroristes au Sahel, où l'armée française est aujourd'hui en première ligne avec 4.000 soldats.
"Le fardeau doit être partagé", a-t-il insisté, en suggérant par exemple une "rotation des forces qui assurent la sécurité dans la région".
"La France ne peut pas être le gendarme de l'Afrique pour le compte de l'Europe. Elle n'en a ni la capacité, ni les moyens, ni même la légitimité", a-t-il dit.
En Europe même, une "alliance européenne de défense", avec la France et l'Allemagne pour "moteurs", s'impose, a-t-il poursuivi, estimant que les propos de Donald Trump contre l'Otan fragilisaient l'Alliance.
En France, l'opération Sentinelle, qui mobilise 7.000 hommes pour la défense du territoire, doit "être redimensionnée, en retirant aux militaires les missions de garde statique et en les concentrant sur des missions d'interventions ponctuelles", a ajouté le candidat LR, esquissant une réduction de son format.
Israël a mené vendredi, dans la nuit, une série de frappes aériennes contre l’Iran, disant viser une centaine de cibles dont des sites nucléaires. Au moins deux dirigeants des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime, ont été tués dont son chef, le général Hossein Salami. Téhéran a riposté en lançant des drones vers le territoire israélien.
Alors que la proposition d’un impôt sur le patrimoine des plus riches, la taxe Zucman, a été rejetée par la majorité sénatoriale de droite et du centre, les groupes de gauche se coordonnent dans l’optique du budget 2026. Leur intergroupe va préparer des amendements communs.
Alors que le gouvernement cherche 40 milliards d’économies dans le prochain budget 2026, la ministre des Comptes publics a évoqué un éventuel coup de rabot dans le crédit d’impôt bénéficiant aux services à la personne. Pourraient être concernés : le ménage, le jardinage ou les cours particuliers. Matignon temporise.
Ce jeudi, à la quasi-unanimité, le Sénat a adopté le texte du député socialiste Elie Califer visant à reconnaître la responsabilité de l’État et à indemniser les victimes du chlordécone. Les élus ultramarins du groupe macroniste ont néanmoins préféré s’abstenir dénonçant « un renoncement.