Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Service national universel: les Républicains s’inquiètent du flou du projet et de son financement
Par Public Sénat
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Les Républicains ont dénoncé lundi le flou autour du projet de service national universel (SNU) souhaité par Emmanuel Macron, alertant sur un dispositif "très cher" et qui nécessiterait "un déploiement humain important".
"Emmanuel Macron ne sait pas comment se dépêtrer d'une promesse de campagne qui (...) lui a permis assurément de gagner quelques points, et il se rend compte maintenant qu'on ne lance pas ça au hasard", a critiqué Laurence Sailliet, porte-parole de LR, sur Sud Radio.
"Le principe d'un service national oui, mais quelque chose de sérieux qui soit utile et budgété, pas un rassemblement (d'un) mois juste pour dire qu'il fait ce qu'il a dit", a-t-elle plaidé, mettant en garde contre "un déploiement humain important" et des forces armées qui "n'ont absolument pas envie de s'engager là-dedans".
Le 16 février, le président de la République s'était prononcé en faveur d'un service national obligatoire, d'une durée de trois à six mois, qui pourra prendre une "forme civique".
Mais la mesure suscite des doutes en raison de son coût et des capacités d'accueil des armées, réduites depuis la suppression en 1997 du service militaire.
Selon des informations du Journal du Dimanche, un service national obligatoire d'un mois, pour tous les jeunes d'une certaine classe d'âge, dont une partie en internat, serait désormais le scénario privilégié par le groupe de travail en charge du dossier.
"Ce n'est pas forcément une mauvaise idée en soi mais la question c'est de savoir combien de temps ? Comment est-ce qu'on le finance? Est-ce que c'est les crédits de l'armée qui vont être amputés pour une solution qui forcément va être coûteuse", a demandé sur LCP Gilles Platret, également porte-parole de LR.
De son côté, le député PS, Régis Juanico, y voit "une idée farfelue et impraticable".
"Aucune institution de notre pays n’a aujourd'hui la capacité matérielle et humaine d’encadrement pour accueillir des jeunes en internat pendant un mois (le nombre de places vacantes en internat de l’Education Nationale est de 48.000...)" et "la durée d’un mois serait un facteur de désorganisation majeure dans la vie étudiante ou professionnelle des jeunes", fait valoir l'élu de la Loire dans un communiqué.
"Plutôt qu’un +moment limité d’un mois+, à partir de 16 ans, soit très tard, mieux vaut renforcer comme nous l’avons fait ces dernières années, par exemple, dans la Loi Egalité et Citoyenneté en 2015, un +parcours citoyen+ de l’école à l’université en favorisant et reconnaissant l’engagement dès le plus jeune âge, avec une montée en puissance du Service civique, mission d’intérêt général au service d’une collectivité ou association, d’une durée moyenne de huit mois, comme étape-clé pour le plus grand nombre", ajoute M. Juanico.
Selon les options retenues, la facture - évaluée à deux ou trois milliards d'euros par an initialement par le candidat Macron - variera de "un à dix", souligne-t-on au ministère des Armées.