Jean-Luc Mélenchon invite les socialistes à se méfier du Premier ministre François Bayrou. « Meurtri » par l’attitude des députés PS, qui ont refusé de voter la motion de censure portée par LFI cette semaine contre le nouveau gouvernement, l’ancien député des Bouches-du-Rhône a estimé que le Premier secrétaire Olivier Faure avait négocié « une combine pourrie » avec le locataire de Matignon, qui a accepté de rouvrir une négociation sur la réforme des retraites. « Tous ceux qui prennent Monsieur Bayrou pour une chiffe molle inconsistante se trompent, c’est un homme extrêmement résolu », a expliqué Jean-Luc Mélenchon au micro du Grand Jury RTL – Le Figaro – Public Sénat – M6 ce dimanche 19 janvier. « Et s’il peut lui arriver d’avoir des faiblesses physiques, sa manière de conduire sa politique est celle d’un guerrier », a-t-il souligné à propos du Palois qu’il connaît depuis de longues années et avec qui il partage le même âge. « Monsieur Bayrou est un homme habile, il est candidat à la prochaine élection présidentielle et il est en concurrence avec Monsieur Hollande », a encore estimé Jean-Luc Mélenchon. A propos du dossier des retraites, Jean-Luc Mélenchon parle « d’une négociation bidon ». « Jamais le Medef n’acceptera que l’on revienne sur la retraite à 64 ans, tout cela est une comédie », assure le triple candidat à la présidentielle, qui regrette l’absence de certains partenaires sociaux autour de la table des discussions.
Services publics: Rabault (PS) dénonce une « tendance à vouloir rendre l’Etat invisible »
Par Public Sénat
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La cheffe de file des députés PS, Valérie Rabault, a déploré mercredi une "tendance" du gouvernement à "vouloir rendre l'Etat invisible", en taillant dans les dépenses publiques pour équilibrer des baisses d'impôts.
"Le gouvernement n'apprécie pas à sa juste mesure l'état de certains services publics. (Il) a tendance à vouloir rendre l'Etat invisible, inexistant par endroits", a fustigé la députée du Tarn-et-Garonne sur France Inter, pointant notamment les pistes du rapport CAP 22, qui doivent encore faire l'objet d'arbitrages progressifs.
Le document "Comité action publique 2022" pour transformer la sphère publique, publié par le syndicat Solidaires finances, représente "une trentaine de milliards d'euros" d'économies d'ici 2022, selon les experts, notamment dans la justice, l'enseignement, et la fonction publique.
Un comité "consultatif" et non pas "décisionnel" a fait valoir très tôt l'entourage d'Edouard Philippe, le Premier ministre ayant déjà écarté certaines idées, comme l'ouverture à la concurrence de Pôle emploi.
"On découvre des choses assez ahurissantes (...) 5 milliards de baisse de dépenses sur l'hôpital alors que les urgences sont en train de fermer cet été", s'est alarmée Valérie Rabault.
"Le gouvernement n'arrive pas à boucler son budget 2019, il a supprimé un certain nombre d'impôts comme l'ISF et (...) la croissance économique est moindre que ce qu'il avait anticipé", a expliqué l'ancienne rapporteure générale du Budget.
"Nous avons toujours été favorables au Parti socialiste à réduire le déficit (...) mais ça se fait en mettant en équilibre les recettes et les dépenses, le gouvernement a supprimé des impôts alors même que son équation budgétaire n'était pas résolue", a-t-elle critiqué, reprochant à l'exécutif d'avoir "dès le départ amputé son budget de 5 milliards d'euros".
Le rapport Cap 22, s'il a déjà fuité en bonne partie, devait selon le calendrier voulu par Matignon être rendu public dans son intégralité après que ses principales mesures retenues auront été annoncées entre juillet et octobre.