Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
« Si Emmanuel Macron nomme un Premier ministre qui nomme un seul ministre de gauche, le gouvernement sautera », prévient Laurent Jacobelli
Par Camille Gasnier
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Maintenant que le gouvernement de Michel Barnier a été censuré, qui sera nommé Premier ministre par Emmanuel Macron ? Si des noms de Premiers ministres commencent à circuler, plusieurs appels à l’alliance sont lancés de part et d’autre du paysage politique. Yannick Jadot envisage un pacte transitoire, assurant « être prêt », à ce que dans le futur gouvernement « d’abord issu de la gauche et des écologistes, il y ait des ministres du bloc central ». Gabriel Attal, lui, préconise, un accord de non censure du Parti socialiste aux Républicains, tandis qu’Olivier Faure considère qu’ « il vaut mieux parfois faire un pas plutôt que de rester dans la contestation ». De son côté, Laurent Wauquiez a garanti que son groupe ne censurera pas le futur gouvernement « même s’il n’y participe pas ».
« Il faudra avoir un gouvernement qui écoute l’ensemble des Français, et le premier parti de France qu’est le RN ».
Laurent Jacobelli, assure que le Rassemblement national adoptera une stratégie différente : « Si Emmanuel Macron nomme un Premier ministre qui nomme un seul ministre de gauche, le gouvernement sautera ». Il martèle que « les temps ont changé », et fustige les coalitions qui excluent le Rassemblement national : « Les Républicains et le Parti socialiste sont deux partis minoritaires ». Le député de la 8e circonscription de la Moselle, certifie que « ce sont de vieux partis dont les Français ne veulent pas ».
Le porte-parole qui déclare ne pas regretter « une seconde » le vote de la motion de censure, précise qu’« il faudra avoir un gouvernement qui écoute l’ensemble des Français, et le premier parti de France qu’est le RN ». Pour lui, « on ne peut pas faire sans le Rassemblement national ». Prenant l’exemple de Michel Barnier, il avance que gouverner sans le Rassemblement national « c’est idiot, Michel Barnier a essayé et il est tombé ».
« Il faut éviter tout catastrophisme, nous aurons un budget »
Mais qu’en est-il du budget ? Le porte-parole du Rassemblement national se veut rassurant : « Il faut éviter tout catastrophisme, nous aurons un budget ». Il évoque ainsi la loi spéciale, ce texte prévu à l’article 45 de la loi organique relative à la loi de finances, qui permet seulement de percevoir les impôts, en attendant qu’une nouvelle loi de finances soit adoptée.