La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye n'ira pas voir le "J'accuse" de Roman Polanski, "un homme sur lequel" pèsent "de telles accusations" mais sans appeler au boycott du film.
"J'accuse", la reconstitution de l'affaire Dreyfus par Roman Polanski, est sorti mercredi dans 520 salles sur fond de polémique, alors que le réalisateur est visé par une nouvelle accusation de viol qui embarrasse le cinéma français.
"Je n'irai pas le voir parce que j'ai besoin quand je vais assister à un spectacle de partager aussi quelque chose avec celui qui l'a créé. Je ne crois pas partager grand-chose avec un homme sur lequel" pèsent "de telles accusations", a expliqué jeudi la secrétaire d'Etat sur France Inter.
"Je n'appelle pas du tout au boycott du film parce que je pense qu'il faut conserver un peu de raison (...), on ne peut pas condamner quelqu'un en absence de toute décision de justice", a-t-elle néanmoins précisé.
"C'est important que la parole se libère, que les témoignages du passé permettent peut-être à des femmes aujourd'hui de dire les choses, mais il faut aller en justice", a-t-elle ajouté.
"Je n'irai pas voir le film de Polanski, je ne veux pas faire la démarche d'aller acheter une place de cinéma dans le contexte qu'on connaît", avait également annoncé mercredi la secrétaire d'Etat chargée de l'Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa sur RTL, refusant pour autant d'être "dans l'appel au boycott".