Emmanuel Macron s'est entretenu mardi avec Donald Trump et tous deux ont "salué la forte réaction internationale après l’attaque de Salisbury", a indiqué l'Elysée dans un communiqué, à moins d'un mois de la visite d'Etat du président français aux Etats-Unis.
"Les mesures adoptées par les Etats-Unis, l’Union européenne, l’Otan ainsi que plusieurs Etats membres de ces deux organisations soulignent la solidarité envers le Royaume-Uni et la condamnation sans équivoque de l’emploi de l’arme chimique", estime la présidence française, pour qui une telle menace "ne pouvait rester sans réponse".
Depuis lundi, 24 pays ont décidé d'expulser au total 117 diplomates russes, dont les Etats-Unis et 17 membres de l'Union européenne, dans le cadre de représailles coordonnées du camp occidental contre Moscou après l'empoisonnement d'un ex-agent double russe au Royaume-Uni. L'Otan a en outre annoncé mardi qu'elle allait retirer leurs accréditations à sept membres de la mission russe.
Sur la Syrie, les présidents français et américain "sont convenus que la lutte contre Daech demeurait leur priorité absolue" et que "rien ne devait détourner les efforts mis en oeuvre par la coalition internationale et ses alliés" qui doivent "concentrer toutes (leurs) forces dans la lutte contre les terroristes islamistes", indique le communiqué qui ne cite pas la Ghouta orientale.
Les deux dirigeants ont aussi abordé le sujet conflictuel des droits de douane décidés par Washington sur les importations d'acier et d'aluminium, dont l'UE a finalement été exemptée mais seulement jusqu'à fin avril.
Le président français a rappelé à Donald Trump que "les exportations d’acier et d’aluminium de l’Union européenne ne constituaient pas une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis, et qu’à ce titre elles ne devaient pas être frappées de droits de douane supplémentaires".
Alors que les contreparties que recherche Washington sont encore floues, Emmanuel Macron, qui se rendra à Washington fin avril, a averti la semaine dernière à Bruxelles que les Européens ne pouvaient pas négocier avec les Etats-Unis "avec un fusil sur la tempe".