Smartphone à l’entrée au collège : le dilemme de cette maman

À l’heure où plusieurs sociétés savantes alertent sur les dangers d’une trop forte exposition des enfants aux écrans, Clémentine Legrand, maman active et parisienne s’interroge sur la pertinence de fournir, au plus jeune de ses enfants, un téléphone pour son entrée au collège. Interrogée dans l’émission Dialogue citoyen, présentée par Quentin Calmet, elle revient sur les risques encourus par les enfants au moment du passage au collège.
Sébastien Lambert

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À l’heure où plusieurs sociétés savantes alertent sur les dangers d’une trop forte exposition des enfants aux écrans, Clémentine Legrand, maman active et parisienne s’interroge sur la pertinence de fournir, au plus jeune de ses enfants, un téléphone pour son entrée au collège. Interrogée dans l’émission Dialogue citoyen, présentée par Quentin Calmet, elle revient sur les risques encourus par les enfants au moment du passage au collège.

Que faire lorsque son enfant entre au collège ? Faut-il l’équiper d’un smartphone ? Mère de 3 garçons, Clémentine peut s’appuyer sur l’expérience vécue avec ses deux aînés, âgés aujourd’hui de 16 et 20 ans. Si elle envisage de fournir au petit dernier un simple téléphone à touches pour commencer, elle n’envisage pas qu’il puisse surfer sur la toile « Il pourra communiquer, envoyer des messages ou recevoir des appels, mais il n’aura pas de connexion internet pour le protéger des réseaux sociaux ».

L’expérience vécue par ses aînés montre qu’ils peuvent, malgré toutes les précautions prises, se retrouver confrontés à des contenus inadaptés, violents, ou pornographiques avec les écrans de leurs camarades dans la cour du collège ou lorsqu’ils sont invités chez des amis. « On pense pouvoir surveiller avec des systèmes de contrôle installés sur les téléphones, mais on découvre très vite que les adolescents qui sont nés avec cette technologie apprennent très vite comment contourner ces protections ». Ils pouvaient passer la nuit sur les écrans et donc impossible pour les parents de savoir ce qu’il se passe.

« Le risque pour les adolescents est de se construire en ayant la sensation qu’il faut plaire à un maximum de gens »

Mais ce qui inquiète le plus cette mère de famille, c’est « ce système malsain lié aux likes sur les réseaux sociaux et le risque pour les adolescents de se construire en ayant la sensation qu’il faut plaire à un maximum de gens ». Pour cette mère de famille il faudrait plus de sensibilisation aux dangers de la surexposition aux écrans au fil du parcours scolaire.

Pour Catherine Morin-Desailly, sénatrice centriste de Seine-Maritime qui avait déposé en 2018 une proposition de loi à ce sujet « c’est à l’école que la sensibilisation doit se faire en complément de celle des parents ».

« Le problème, c’est aussi l’Espace Numérique de travail »

Clémentine est aussi désarçonnée par le double discours de l’éducation nationale, en particulier depuis la mise en place de l’ENT, l’Espace Numérique de travail : « On est complètement en porte-à-faux, on devrait dire à nos enfants : pas de portable, moins de réseaux et moins d’écran alors que tous leurs devoirs se font sur l’ENT ».

Mickaël Vallet, sénateur socialiste de Charente-Maritime, soulève lui aussi le problème et plaide pour la mise en place d’une politique publique pour donner aux parents les clés et les outils d’une bonne utilisation des écrans.

Le meilleur remède pour cette mère de famille reste de continuer de parler à ses enfants des précautions à prendre, et de les mettre face à des contenus intelligents sur internet sans oublier les livres.

Retrouvez l’intégralité de l’émission en replay ici

 

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