Fumigènes et banderoles devant le Sénat. À la veille de l’examen du pacte ferroviaire par la Haute assemblée, la CGT et Sud rail ont fait entendre leur voix, en début d’après-midi. « Ils sont chauds les cheminots » pouvait-on entendre dans le jardin du Luxembourg.
Une image pour faire oublier un chiffre ? Le taux de grévistes à la SNCF atteignait, ce lundi matin, 13,97 %, son plus bas niveau en semaine depuis le lancement début avril de la grève dite perlée. De là à dire qu’on se dirige vers une sortie de crise. C’est aller un peu vite en besogne. La CFDT et l’UNSA, reçus par le président du Sénat chacun leur tour, sont sur la même ligne : « La mobilisation continue jusqu’à la fin de la discussion parlementaire et la commission mixte paritaire entre députés et sénateurs » affirmait, vendredi, Laurent Berger (voir notre article). Et malgré l’annonce par Édouard Philippe de la reprise d’une partie de la dette de la SNCF, c’est bien le débat parlementaire qui va déterminer l’issu du conflit.
« Nous seront très attentifs sur les aspects sociaux du pacte ferroviaire »
« On regardera ce qui va ressortir du Sénat pour nous positionner définitivement par rapport au mouvement social (…) On est au milieu du guet. Il y a des engagements qui devront être pris également dans le cadre de la future convention collective » complète aujourd’hui Roger Dillenseger, secrétaire général Unsa ferroviaire, après son entretien avec Gérard Larcher.
Parmi les avancées attendues cette semaine lors du passage du texte au Sénat, l’adoption de plusieurs amendements, répondant en partie à la demande de l’UNSA et de la CFDT. Comme le caractère incessible des titres de la SNCF, SNCF Réseau et SNCF Mobilités, « primordial » pour Roger Dillenseger. « Nous seront très attentifs sur les aspects sociaux du pacte ferroviaire, comme par exemple la notion de volontariat (des salariés transférés), et le retour possible des cheminots à la SNCF » ajoute-il.
« Le Sénat est dans son rôle de maison du dialogue »
Adopté mercredi dernier en commission de l’aménagement du territoire, le texte dans sa version sénatoriale, se veut une version « améliorée » de la réforme ferroviaire (voir notre article). « Trois préoccupations » ont guidé les sénateurs : « Les préoccupations des salariés, des usagers clients, et de l’avenir de l’entreprise » résume Gérard Larcher.
« Il s’agissait de faire le point avec eux (les représentants de l’UNSA) sur les travaux qui ont été menés par la commission sur un certain nombre de points (….) Parmi ces points, celui du transfert des salariés. Sur ce point, le travail de la commission va dans le bon sens, sans remettre en cause la nécessité d’ouvrir l’entreprise à la concurrence, de changer sa gouvernance et d’avoir un nouveau statut pour les cheminots entrants » poursuit le président de la chambre Haute.
Et alors que le Sénat s’oppose toujours à l’exécutif sur la réforme des institutions, Gérard Larcher en profite pour rappeler l’utilité de la Haute assemblée. « Le Sénat est dans son rôle de maison du dialogue. Heureusement qu’il y a une lecture au Sénat pour permettre, je l’espère de conclure (le pacte ferroviaire) » a-t-il pris soin de préciser.