SNCF: des perturbations en baisse pour les premiers départs en vacances
Des perturbations toujours fortes, mais moins que mardi et mercredi: les cheminots étaient moins mobilisés dimanche, pour leur...

SNCF: des perturbations en baisse pour les premiers départs en vacances

Des perturbations toujours fortes, mais moins que mardi et mercredi: les cheminots étaient moins mobilisés dimanche, pour leur...
Public Sénat

Par Jean-Philippe CHOGNOT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Des perturbations toujours fortes, mais moins que mardi et mercredi: les cheminots étaient moins mobilisés dimanche, pour leur troisième jour de grève contre la réforme de la SNCF, mais il faudra attendre lundi pour savoir si le mouvement marque le pas ou se durcit.

Pour dimanche, 35% des personnels indispensables pour faire rouler les trains - conducteurs, contrôleurs, aiguilleurs - se sont déclarés grévistes, contre 48% lors des deux journées précédentes. Résultat: le trafic est moins perturbé, avec un TGV et un Intercités sur cinq, un TER et un Transilien sur trois.

Mais la SNCF appelle à ne pas "tirer de plans sur la comète", l'accalmie pouvant s'expliquer par le fait que cette journée de grève a lieu pendant le weekend.

Selon l'entreprise, la mobilisation de lundi sera plus représentative de l'évolution du mouvement.

En début de matinée, la gare de Lille était déserte, le premier départ pour Paris étant annoncé pour 12H11. Le train d'Ana, la vingtaine, à destination de Tournai, en Belgique, a été annulé. "Je dois attendre encore une heure", s'agace-t-elle, assise sur un banc avec une amie, lançant des regards au panneau d'affichage.

Ces deux jours de grève coïncident avec les départs en vacances de la zone A (Lyon, Bordeaux, Grenoble, Dijon...).

Certains voyageurs ont anticipé leur départ, à l'image de Françoise, 60 ans, qui a pris un train pour Paris samedi après-midi en gare de Bordeaux, au lieu de dimanche. "Pour moi, c'est possible, parce que je vis seule", mais "c'est autrement plus compliqué pour des gens avec un travail moins souple ou des enfants", reconnait-elle, précisant tout de même qu'elle "soutient les cheminots, leurs journées et nuits décalées, leurs salaires pas mirobolants".

Au cœur du conflit: la réforme de la SNCF portée par le gouvernement, qui prévoit la fin du recrutement au statut de cheminot, la transformation de l'entreprise publique en société anonyme à capitaux publics et l'ouverture du ferroviaire à la concurrence. Trois évolutions qui préfigurent une privatisation, craignent les grévistes, ce que dément le gouvernement.

- "Bon espoir qu'on s'entende" -

Si les grandes lignes de la réforme ne sont "pas négociables", Edouard Philippe est "ouvert aux discussions pour parler des modalités", a-t-il redit dans un entretien au Parisien de dimanche. Le Premier ministre, qui promet d'aller "jusqu'au bout" de sa réforme, a "bon espoir qu'à la fin, on s'entende".

Pourtant, la concertation avec les syndicats - une "mascarade", estiment-ils - est au point mort.

La dernière séance, vendredi, a exacerbé les tensions, les syndicats appelant à la sortie à amplifier le mouvement de grève. "Il n'y a pas eu de négociation" véritable sur le projet du gouvernement, a déploré Laurent Brun (CGT Cheminots) après la rencontre. Florent Monteilhet (Unsa) en est sorti "très inquiet et agacé", tandis qu'Erik Meyer (SUD Rail) a jugé "inacceptable" la tournure de la réunion. Didier Aubert (CFDT) a estimé que le gouvernement avait "besoin d'une nouvelle démonstration" de force.

La CGT n'exclut pas de prolonger le mouvement "au-delà du mois de juin". SUD Rail est partisan d'une grève reconductible chaque jour au lieu de la grève deux jours sur cinq décidée par l'intersyndicale.

Dans le camp d'en face, le gouvernement dénonce "mensonges" et "contrevérités".

En première ligne, Elisabeth Borne, ministre des Transports, estime, dans une interview à Sud-Ouest, que le fait que la CGT refuse "le principe même" d'ouverture à la concurrence "rend la discussion compliquée". Mais selon elle, la concertation a permis des avancées, notamment concernant les cheminots qui changeraient d'employeur en cas de perte d'un marché par la SNCF. Ils conserveraient "la garantie de l'emploi, la retraite, la rémunération... Ce n'est pas rien !"

Face à une situation qui s'enlise, Emmanuel Macron sortira de son silence jeudi, lors d'un entretien d'une heure au journal de 13H de TF1. Il s'exprimera notamment sur les nombreux conflits sociaux qui agitent le pays, à commencer par celui des cheminots.

L'examen du projet de loi sur le pacte ferroviaire débute lundi en première lecture à l'Assemblée.

jah-jpa-pbl-dfa/cel/kp

Partager cet article

Dans la même thématique

SNCF: des perturbations en baisse pour les premiers départs en vacances
3min

Politique

Smartphone à l’entrée au collège : le dilemme de cette maman

À l’heure où plusieurs sociétés savantes alertent sur les dangers d’une trop forte exposition des enfants aux écrans, Clémentine Legrand, maman active et parisienne s’interroge sur la pertinence de fournir, au plus jeune de ses enfants, un téléphone pour son entrée au collège. Interrogée dans l’émission Dialogue citoyen, présentée par Quentin Calmet, elle revient sur les risques encourus par les enfants au moment du passage au collège.

Le

SNCF: des perturbations en baisse pour les premiers départs en vacances
4min

Politique

Ministère de l’Intérieur : « Ce qui m’a frappé, c’est le rapport quasiment quotidien à la mort » déclare le dessinateur Mathieu Sapin

Il est toujours dans le décor, un carnet de croquis à la main. Depuis presque 15 ans maintenant, Mathieu Sapin s’est fait une spécialité dans ses ouvrages de nous dévoiler les coulisses du monde politique. Dans son dernier opus A l’intérieur, il embarque avec les forces de l’ordre. Police judiciaire, compagnie républicaine de sécurité, le dessinateur qui se classe à gauche nous dévoile au micro de Rebecca Fitoussi dan l’émission Un monde, un regard les raisons qui l’ont poussées à accepter de franchir les portes du ministère de la place Beauvau, alors dirigé par Gérald Darmanin.

Le

Cats and dogs shelter in Nabeul .
6min

Politique

Vente de chiens et de chats : la loi est-elle contournée ?

Moins d’un mois après le lancement de la mission d’information visant à contrôler le respect de la loi dite maltraitance animale, la commission des affaires économiques a publié ce 11 juin un rapport sur l’encadrement des modalités de vente des chiens et chats. Un rapport qui pointe les situations d’abandon et les dérives dans la vente des animaux de compagnie.

Le