Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
SNCF: Elisabeth Borne promet “un monde positif” aux cheminots
Par Jean LIOU
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La ministre des Transports Elisabeth Borne a à nouveau appelé jeudi les syndicats à s'impliquer dans les discussions au niveau de la branche du ferroviaire et à la SNCF, estimant qu'il fallait mieux informer les cheminots à qui elle a promis un "monde positif".
"Franchement, le gouvernement bouge, le gouvernement fait des avancées", a expliqué Elisabeth Borne dans un entretien à l'AFP jeudi, en marge d'une réunion sur les transports paneuropéens à Ljubljana (Slovénie).
"Le gouvernement a tenu compte de la concertation sur les modalités de l'ouverture à la concurrence et sur les garanties données aux cheminots", a en particulier affirmé la ministre, trouvant "un petit peu dommage que l'Unsa et la CFDT, qui l'ont reconnu, s'alignent aujourd'hui derrière la CGT pour dire que tout ça n'a servi a rien".
"On fait des avancées, et pour l'instant l'intersyndicale est dans un bloc assez figé, qui redit la même chose: +on veut des négociations, on veut de la concertation+. Et quand on demande +quelles sont vos revendications ?+", les syndicats répondent +c'est au gouvernement de nous dire ce qu'il veut lâcher+", s'est étonnée Mme Borne: "quelles sont les demandes ?"
Mais pas question pour autant de transiger: "De toute façon, le président et le Premier ministre l'ont dit, il ne s'agit évidemment pas de revenir sur les principes qui ont été votés à l'Assemblée nationale."
"Mais que les organisations syndicales se saisissent des sujets sur lesquels il y a des discussions qui doivent se mener maintenant, sur la convention de branche, et au sein de l'entreprise" (la SNCF), a appelé Mme Borne, à qui les syndicats ne veulent plus parler directement.
Il s'agit bien d'"une autre phase", selon la ministre.
Pour elle, le cadre de la réforme du secteur ferroviaire est désormais établi, avec les modalités de l'ouverture à la concurrence, la réforme de la structure de la SNCF et la fin de l'embauche au statut de cheminot.
- modèle économique -
"Il reste un certain nombre de points à préciser" et qui devraient être ajoutés au texte législatif lors de sa discussion au Sénat fin mai, a-t-elle toutefois pointé: la place des gares dans le nouveau dispositif, celle de la sûreté ferroviaire (la Suge) et une clarification du rôle de la holding qui coiffera la nouvelle SNCF.
Il faudra aussi, a-t-elle noté, "finaliser avec les régions ce qui concerne le transfert du matériel roulant et des ateliers", et prendre en considération les résultats des récents travaux sur la qualité du service public.
Avant le débat au Sénat, le gouvernement veut aussi "présenter les grands équilibres du secteurs, y compris le désendettement" de SNCF Réseau. "C'est un élément important de la réforme !"
Concrètement, on devrait avoir dans un mois "un modèle économique" pour le groupe public, avec en particulier une idée de l'évolution des péages.
Mme Borne compte aussi d'ici là annoncer les grands axes de sa future Loi d'orientation sur les mobilités (LOM) et lever le voile sur la future politique de l'Etat en matière d'infrastructures.
"C'est important que tout le monde ait cette vision d'ensemble", a-t-elle souligné. "C'est une réforme globale !"
"L'enjeu, maintenant, c'est que les cheminots soient bien informés de ce qu'on a fait dans la réforme", a-t-elle indiqué, revenant au long conflit à la SNCF.
"Evidemment, c'est un changement important, évidemment ils se posent des questions. Il faut qu'on montre aux cheminots ce que va être le cadre demain."
"Le monde qui s'ouvre est un monde de développement du transport ferroviaire et un monde positif pour les cheminots", a relevé la ministre des Transports.
Les conducteurs, en particulier n'ont selon elle "pas de raison d'avoir peur de l'évolution qui est en cours. Ils auront des parcours professionnels, ils auront sans doute un métier enrichi, ils auront un autre contrat social..." D'autant, a-t-elle assuré, que leur métier sera "extrêmement recherché" dans un secteur ouvert à la concurrence.