Élisabeth Borne, ministre des Transports, a confirmé mardi « l'incessibilité » de la SNCF, et proposera au Sénat un amendement pour l’inscrire dans la loi, suite aux dénonciations proférées dimanche par le syndicat Sud Rail, qui accuse le président de l’entreprise, Guillaume Pepy, et le gouvernement « d’œuvrer en coulisse pour privatiser et filialiser » le groupe. L’entreprise restera publique.
Fabienne Keller, sénatrice LR du Bas-Rhin, se réjouit de cette annonce, et estime qu’elle représente « un engagement important ». Elle ajoute : « Cela me paraît évident, les grandes sociétés de transports en Europe sont toujours des entreprises publiques, parce qu’il y a un intérêt public à desservir le territoire ».
Concernant les rumeurs de la privatisation de la SNCF, la sénatrice explique : « Je crois qu’il y a une confusion parfois entre la concurrence, le fait qu’il y ait d’autres exploitants (…), et puis la question du statut de la société nationale des chemins de fers ».
Fabienne Keller sur la SNCF
Fabien Gay, sénateur communiste de Seine-Saint-Denis, est beaucoup moins enthousiaste. « Évidemment qu’il y a des lignes qui bougent, notamment sur la question de l’incessibilité. Mais il faut que l’on soit vigilant, parce qu’il y a les EPIC [établissement public industriel et commercial, ndlr] de tête, mais aussi les EPIC SNCF réseaux, et les EPIC SNCF mobilité. Là, ce n’est qu’une partie de la question » estime-t-il. L’élu estime que le gouvernement est en train de chercher des « portes de sorties ».
Selon lui, c’est grâce à la forte mobilisation de lundi, que le gouvernement, acculé, commence à lâcher du lest. « Hier, après 18 jours de grève, alors que le gouvernement jouait sur l’affaiblissement du mouvement, et que la direction de la SNCF disait que le mouvement diminuait, on a vu que les cheminots et cheminotes étaient extrêmement mobilisés » indique-t-il, et il ajoute : « Un certain nombre d’usagers soutenaient ce mouvement, donc on a une opinion publique qui commence à comprendre qu’on n’a pas un mouvement corporatif, mais un combat pour l’intérêt général ».
Le 18ème jour de grève à la SNCF a été marqué par une cinquantaine d’incidents qui ont perturbé la circulation des trains lundi, entre Paris et la Normandie. À l’origine, visiblement, des actes malveillants. La SNCF dénonce des « exactions » et a indiqué qu'elle allait porter plainte.
Élisabeth Borne, ministre chargée des Transports, a déclaré sur France Inter mardi matin, que « défendre le service public, ça ne peut pas passer par sectionner des caténaires ».
La sénatrice LR Fabienne Keller, regrette « la dégradation de l’outil de travail (…). C’est l’infrastructure, elle appartient aux Français. (…) C’est inadmissible de dégrader des lieux qui sont indispensables au bon fonctionnement de la nation ».