« Comme dans tout mouvement, on perd de l’argent, il y a des hauts et des bas », mais la grève à la SNCF « se maintient à un haut niveau », selon Philippe Martinez. Invité de Territoires d’infos, le secrétaire général de la CGT considère que la grève perlée des cheminots, entamée le 3 avril, est désormais « installée ».
Le responsable syndical se félicite que les syndicats aient désormais un nouvel interlocuteur au gouvernement, qui privilégiait jusque-là la ministre des Transports, Élisabeth Borne. « Il y dix jours, le Premier ministre disait hors de question de les recevoir. Il a changé d’avis. Vous voyez donc que les mobilisations servent à quelque chose. »
« Que l’on donne des choses précises » sur la reprise de la dette de la SNCF
« Combien, quand ? » Ce sont ces interrogations sur la reprise en main de la dette ferroviaire par l’État sur lesquelles le numéro 1 de la CGT espère obtenir des réponses « précises » lors de sa réunion à Matignon le 7 mai. Il compte également aborder la question du statut de l’entreprise. « Changer le statut de l’entreprise en nous disant que ça ne changera rien. Alors pourquoi changer ? », s’interroge Philippe Martinez, qui devrait aussi aborder la question des investissements.
« S’il ne se passe à rien, il y a une journée sans cheminots le 14 mai prochain », avertit-il.
À quatre jours de ce rendez-vous, le leader de la CGT reproche à l’exécutif de « fuir le vrai débat » et de tenir un double discours. « On peut aller faire des discours à New York sur les enjeux de la planète et continuer à favoriser le transport par camion ou par car », ironise-t-il à propos d’Emmanuel Macron. Édouard Philippe, dont le cabinet est actuellement délocalisé dans le Cher, a également été visé. « On peut continuer à dire il faut développer les zones rurales et puis ne rien faire pour empêcher la suppression de ce qu’ils appellent les petites lignes ».