La ministre des Transports Elisabeth Borne a invité mardi les cheminots à bien étudier le projet de loi sur la réforme ferroviaire, soulignant qu'il leur apporte "des garanties de haut niveau".
"La réforme arrive à son terme (...) avec une loi qui va être votée demain (mercredi) à l'Assemblée nationale et jeudi au Sénat", a constaté Mme Borne sur Franceinfo. "Je pense que c'est important que les cheminots regardent ce qu'il y a dans ce texte de loi."
"J'entendais sur votre antenne un cheminot qui disait +moi, je vais perdre beaucoup avec l'arrivée de la concurrence+", a-t-elle dit, faisant référence à un reportage passé dans le journal précédent. "C'est faux, c'est faux."
"Il y a des garanties de haut niveau. Les cheminots qui seraient transférés (à un concurrent en cas de perte d'un marché par la SNCF, ndlr) emportent la garantie de l'emploi, le régime de retraite, le maintien intégral de la rémunération", a-t-elle détaillé.
"Le gouvernement s'engage en faveur du secteur ferroviaire comme personne ne l'avait fait avant nous", a-t-elle également assuré, citant la prochaine reprise d'une bonne partie de la dette et un effort accru pour la maintenance du réseau.
"J'en appelle maintenant à la responsabilité des syndicats", a répété Elisabeth Borne.
"Evidemment, les syndicats sont dans leur droit (de continuer la grève), mais ils doivent aussi entendre la lassitude des usagers. Ils doivent être aussi conscients de l'impact sur certains secteurs de l'économie", a-t-elle noté, évoquant les perturbations dans le fret ferroviaire.
"Les Français peuvent attendre, après cette réforme (...), que les épreuves du bac ne soient pas perturbées", a-t-elle dit, alors que le mouvement de grève, deux jours sur cinq, doit se prolonger jusqu'à la fin juin. "Perturber les épreuves du bac, ce n'est pas défendre le service public!"
Interrogée sur la perspective d'une prolongation de la grève pendant l'été, elle est restée dubitative: "Quel sens ça a? La réforme, elle est votée! Jeudi, elle sera votée."
La ministre a appelé les syndicats à s'impliquer dans les discussions qui doivent s'ouvrir au niveau de la branche pour négocier la convention collective qui doit être bouclée avant la fin 2019, à temps pour l'ouverture à la concurrence. Elisabeth Borne doit d'ailleurs réunir les partenaires sociaux vendredi.
"On ne va pas refaire la réforme", a-t-elle déjà prévenu sur Franceinfo.