SNCF: la réforme arrive au Sénat, pas la fin du combat pour les cheminots
La réforme ferroviaire arrive ce mardi au Sénat et les syndicats de cheminots cherchent à maintenir la mobilisation, après deux mois de conflit,...
Par Elisabeth ROLLAND, Jeremy TALBOT
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La réforme ferroviaire arrive ce mardi au Sénat et les syndicats de cheminots cherchent à maintenir la mobilisation, après deux mois de conflit, pour que le vote des sénateurs attendu le 5 juin ne sonne pas le glas de la contestation.
A quelques heures de l'examen du projet au Sénat, plusieurs centaines de cheminots se sont rassemblés devant le palais du Luxembourg, a constaté une journaliste de l'AFP, à l'appel des quatre organisations de la SNCF (CGT, Unsa, SUD, CFDT), en grève depuis début avril aux côtés de FO, représentative dans la branche ferroviaire.
"Le gouvernement voudrait faire du vote au Sénat le 5 juin une fin du débat (...) Pour nous, c'est une formalité, comme l'était le vote à l'Assemblée (en avril en première lecture)", a déclaré Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots, à des journalistes, en marge d'une rencontre avec des sénateurs du groupe CRCE (à majorité communiste).
Avec "une centaine d'amendements déposés par les sénateurs communistes et une cinquantaine par les sénateurs socialistes", c'est "bien une bataille parlementaire qui s'annonce pour faire le relais de la lutte" contre un "mauvais" projet, a-t-il ajouté, tout en admettant que le projet serait voté.
Les syndicats CGT, Unsa, SUD et CFDT devaient se retrouver mardi après-midi pour analyser les rencontres bilatérales avec Édouard Philippe, vendredi dernier, où le Premier ministre a annoncé une reprise de la dette à hauteur de 35 milliards d'euros.
Les syndicats discuteront de l'après 5 juin. M. Brun a souhaité des "initiatives un peu originales" pour "essayer de faire remonter le taux de grévistes, même si on sait qu'au bout de 24 jours, c'est toujours difficile".
Lors du rassemblement, Didier Aubert (CFDT) a assuré "à ceux qui en doutaient" que son syndicat "compte bien continuer" à rester dans le conflit. Avec la grève par épisodes, "nous continuons à peser sur le débat parlementaire", a-t-il dit.
- "Unsa et CFDT peuvent être contentes" -
Mobilisation de cheminots en face du Sénat, à Paris, le 29 mai 2018
AFP
Mardi matin, la direction de la SNCF a recensé 14,41% de grévistes, légèrement plus que la veille où le taux était tombé à son plus bas niveau (13,97%) en semaine depuis le lancement de la grève par épisodes.
Alors que la mobilisation plafonne autour de 15% au global depuis trois semaines, elle reste toutefois importante chez les conducteurs (51,4% mardi matin) et contrôleurs (46,7%).
Le trafic est resté perturbé avec deux TGV sur trois en circulation, un TER et Intercités sur deux, ainsi que trois Transilien sur cinq, selon les chiffres communiqués par la SNCF.
Avant le rassemblement parisien, entre 150 et 200 cheminots ont bloqué dans la matinée l'entrée d'un entrepôt de Geodis, filiale de la SNCF spécialisée dans le transport routier et la logistique à Miramas, dans les Bouches-du-Rhône.
Le rapporteur de la réforme au Sénat, Gérard Cornu (LR), a estimé qu'"au niveau social tout est bouclé". "On a eu des avancées sociales très, très importantes et je pense que les syndicats réformistes, c'est-à-dire Unsa et CFDT, peuvent être contents", a-t-il déclaré.
Les sénateurs ont favorisé en commission le volontariat pour le transfert vers des opérateurs privés et permis, pendant une période déterminée, aux salariés réembauchés dans le groupe public ferroviaire de bénéficier à nouveau du statut.
Cela reste toutefois nettement insuffisant pour certains syndicats, comme SUD-Rail qui "met en garde ceux qui voudraient faire croire à des amendements miracles, bradant les revendications des cheminots en grève depuis le 3 avril".
"Les sénateurs vont confirmer la fin du statut (des cheminots) en 2020, l'ouverture à la concurrence dès 2019, la transformation publique de SNCF en plusieurs sociétés anonymes", affirme le 3e syndicat de la SNCF, mardi dans un tract où il appelle les cheminots à "ne pas se laisser abuser par la stratégie de fin de conflit orchestrée par le gouvernement, la direction et d'autres".
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