Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a plaidé vendredi pour une reprise en totalité de la dette de la SNCF par l'Etat, et sa restructuration à un taux de 0%.
"Je pense que toute la dette devrait être reprise, dans la durée", a-t-il déclaré sur France 2.
Mais l'enjeu autour de la reprise de la dette "n'est pas seulement le montant (repris), c'est aussi les conditions de la reprise", et "pour quoi faire", a-t-il souligné.
"Nous voulons une reprise de la dette, à 0%. C'est possible parce que la Banque centrale européenne verse des dizaines de milliards aux banques à taux zéro, donc on peut reprendre la dette à un niveau très très bas, restructurer le paiement de la dette, pour que ça ne pèse pas sur les comptes publics et les contribuables, et mettre de l'argent à l'inverse dans l'investissement public, dans le développement du service public ferroviaire", a-t-il expliqué.
A l'inverse, "là, le gouvernement reprend la dette non pas pour développer le financement du service public ferroviaire mais pour en quelque sorte nettoyer les comptes et ouvrir l'entreprise à des opérateurs privés", a-t-il critiqué.
Les syndicats de la SNCF, déjà reçus le 7 mai à Matignon, revoient ce vendredi le Premier ministre, qui doit préciser le niveau de reprise de la dette de l'entreprise publique, le montant des investissements que consentira l'Etat et son rôle dans les négociations de la branche ferroviaire.
Le député Jean-Baptiste Djebbari (LREM), rapporteur du projet de loi sur la réforme ferroviaire, a indiqué jeudi que l'État allait reprendre "entre 30 et 35 milliards d'euros" de cette dette et investir l'équivalent d'"un point et demi de PIB" (environ 3 milliards) dans les infrastructures.
L'ardoise de la compagnie ferroviaire s'élève à 47 milliards pour SNCF Réseau et 8 milliards pour SNCF Mobilités.