Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre aussi réduite qu’au lendemain des législatives anticipées pour trouver un nouveau Premier ministre, dans la mesure où les équilibres politiques restent les mêmes à l’Assemblée nationale, observe le sondeur Stéphane Zumsteeg, invité de Public Sénat ce mercredi 4 décembre. Toutefois, l’échéance budgétaire de la fin d’année devrait pousser Emmanuel Macron à agir rapidement.
SNCF: le gouvernement veut la fin du statut de cheminot, pas des petites lignes
Par Public Sénat
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Le gouvernement a lancé lundi la réforme de la SNCF, qu'il compte mener par ordonnances, en affirmant qu'il n'y aurait plus de recrutement au statut de cheminot "à l'avenir", tout en refusant de s'attaquer aux petites lignes.
"Je ne cherche l'affrontement avec personne", a assuré Edouard Philippe après avoir dévoilé lors d'une conférence de presse les grands axes de la réforme de la SNCF qui se trouve, selon lui, "dans une situation alarmante pour ne pas dire intenable".
Malgré les avertissements des organisations syndicales, le Premier ministre a annoncé que "face à l'urgence" et entendant faire voter "les principes-clés avant l'été", il allait recourir aux ordonnances.
"Nous voulons aller vite sans escamoter pour autant la concertation ou le débat parlementaire", a plaidé le Premier ministre qui souhaiterait réduire "le contenu des ordonnances aux seuls aspects techniques".
Dans le viseur du gouvernement et alors qu'une ouverture du rail à la concurrence se prépare, le statut de cheminot.
"Aux nouvelles générations, aux apprentis, à tous ceux qui veulent s'engager dans la SNCF, nous disons qu'ils bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du Code du travail. A l'avenir, à une date qui sera soumise à la concertation, il n'y aura plus de recrutement au statut", a prévenu le Premier ministre.
M. Philippe a aussi joué l'apaisement en assurant que cette réforme du rail ne préparait pas "la privatisation de la SNCF".
"La SNCF est un groupe public qui porte des missions de service public. Elle est dans le patrimoine des Français et elle y restera", a promis le Premier ministre.
Pas question non plus de toucher aux "petites lignes", pointées du doigt par un rapport récent de Jean-Cyril Spinetta.
"Ce n'est pas une réforme des petites lignes. Je ne suivrai pas le rapport Spinetta sur ce point. On ne décide pas la fermeture de 9.000 km de lignes depuis Paris sur des critères administratifs et comptables. Dans bien des territoires, le rail est au cœur de la stratégie des régions pour le développement des mobilités", a souligné le Premier ministre, répondant ainsi aux inquiétudes de certaines collectivités et usagers.
Mais "il est temps d’oser mener la réforme que tous les Français savent nécessaire", a insisté M. Philippe en conclusion de son allocution.