SNCF : les chiffres des retards, annulations et de la fréquentation

SNCF : les chiffres des retards, annulations et de la fréquentation

Alors que le gouvernement commence ses consultations sur la SNCF, le poids des retards et annulations reste à relativiser, selon les chiffres du rapport de l’Arafer, l’autorité en charge du marché ferroviaire.
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Après la remise du rapport Spinetta, le gouvernement a commencé ses consultations sur l’avenir de la SNCF ce lundi. Un dossier brûlant. Le premier ministre Edouard Philippe a reçu la direction de la SNCF. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a reçu de son côté les quatre syndicats représentatifs de la SNCF, CGT, Unsa, Sud, CFDT.

Parmi ses propositions, la fin du statut des cheminots pour les nouvelles embauches – chiffon rouge pour les syndicats – et la suppression de lignes non rentables. Ce qui alarme les sénateurs, de gauche comme de droite, face au risque pour les territoires ruraux. C’est la fonction d’aménagement du territoire et de service public du rail qui est ici en jeu.

L’état de la SNCF est souvent mis en avant pour justifier la nécessité de la réforme à venir. Mais qu’en est-il réellement ? Réponses avec le premier rapport de l’Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières, autorité indépendante en charge du marché ferroviaire), publié en novembre dernier. Basé sur les données de 2015 et 2016, il dresse un tableau éclairant.

29.000 km de lignes, dont 2.800 de LGV

La France a le deuxième réseau ferroviaire européen après l’Allemagne, avec près de 29.000 km de lignes exploitées en 2015. Le réseau compte  2.000 km de lignes à grande vitesse, qui devait être élargi à 2.800 km fin 2017, expliquait le rapport. Depuis, la ligne LGV vers Bordeaux a été ouverte.

Une minorité de lignes concentre l’essentiel du trafic. « L’intensité d’utilisation du réseau est très disparate puisque 80 % des trains de voyageurs circulent sur moins d’un tiers du réseau ferré » souligne l’Arafer.

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3.000 gares

On compte beaucoup de gares et de haltes ferroviaires en France : près de 3.000. « Si bien que près de 90% de la population française réside à moins de 10 km d’une gare ferroviaire » selon le rapport.

3,2 millions de voyageurs par jour, concentrés à 90% sur les TER et Transiliens

Chaque jour, beaucoup de monde prend le train. En 2016, on comptait en moyenne 3,2 millions de voyageurs par jour. Soit un total de près de 1,2 milliard de voyageurs sur l’année. Des voyages concentrés sur les trains du quotidien que sont les Trains express régionaux (TER) et les Transiliens, en région parisienne. A eux seuls, ils représentent près de 90 % des passagers transportés.

Après une hausse dans les années 90 et 2000, l’Arafer constate une baisse de fréquentation des TER de - 2,8 % en 2016, et même de -6,5% pour les trains Intercités et -7,8 pour les trains internationaux. La fréquentation du TGV est stable (+0,1%) et celle du Transilien en hausse (+3,8%). 

Le taux de remplissage moyen est de 43 %. Mais selon le service, on constate d’importantes variations : 25 % en moyenne dans les TER et jusqu’à 67 % dans les TGV.

5% de trains annulés ou déprogrammés en moyenne chaque jour

Sujet récurrent quand on parle de la SNCF : les retards ou annulation. Selon les chiffres de l’Arafer, ils ne sont pas catastrophiques. Loin de l’image parfois véhiculée ces derniers temps, notamment suite aux conditions météorologiques exceptionnelles liées à la neige, qui a engendré annulations et retards, les trains arrivent pour leur grande majorité dans les temps. Mais les journalistes parlent toujours plus des trains qui arrivent en retard, que de ceux qui arrivent à l’heure…

Globalement, en 2016, « 5% des trains ont été annulés ou déprogrammés en moyenne chaque jour » selon l’Arafer. Un pourcentage plutôt faible, qui a même été gonflé à cause d’un mouvement de grève cette année-là. « Les déprogrammations sont survenues presque exclusivement en période de grève » souligne le régulateur.

En raison du nombre global de train circulant chaque jour, le nombre d’annulation reste néanmoins important en valeur absolue. « En 2016, sur les 6.700 trains de voyageurs (hors Transilien) initialement programmés quotidiennement, 230 ont été déprogrammés (supprimés la veille avant 16h) et près de 120 ont été annulés à la « dernière minute » (supprimés la veille après 16h) » explique l’Arafer. « Au total, le taux de suppression de trains de voyageurs (hors Transilien) s’élève à 5 % en 2016, soit près de 350 trains par jour ».

Quant aux retards, ils existent, sans être là non plus trop graves. En moyenne, « 11 % des trains de voyageurs (hors Transilien) sont arrivés avec un retard d’au moins 6 minutes à leur terminus ». Pourcentage qui s’accentue en période de pointe.

Beaucoup de petites communes desservies par les TER

Quand on regarde les données plus détaillées, on constate que les TER desservent logiquement beaucoup de petites voire de très petites communes. Pas moins de 494 communes de moins de 1.000 habitants sont desservies par le TER et 1.069 communes de 1.000 à 5.000 habitants. On retrouve ici le rôle que jouent les trains régionaux dans l’aménagement du territoire, notamment dans les zones rurales. Ces mêmes trains ne sont pas forcément les plus remplis. Et se retrouvent donc potentiellement menacés par mesure d’économie.

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Les Intercités (ou Train d’équilibre du territoire), desservent eux 97 communes de 1.000 à 5.000 habitants, soit 29% du total des villes qu’ils desservent, et 68 villes de 10.000 à 50.000 habitants, soit 20% du total. Les TGV desservent de leur côté 58 villes de plus de 50.000 habitants, soit 32% des villes qu’ils desservent.

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