Le nouveau secrétaire général de Force Ouvrière (FO), Pascal Pavageau, a demandé dimanche un "moratoire" sur la réforme du ferroviaire, pour permettre de reprendre "sereinement" les discussions.
"Si vous voulez que les choses se tassent, vous gelez la réforme et vous reprenez le dialogue, vous prenez le temps", a déclaré M. Pavageau lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, en ce douzième jour de grève à la SNCF.
La SNCF a connu samedi et dimanche son sixième épisode de grève depuis début avril, la circulation des trains étant toutefois moins perturbée que lors des précédentes journées de mobilisation, en raison d'une diminution du taux de personnel gréviste.
Il faut "qu'il y ait un moratoire à tout le moins, sinon c'est inextricable", a ajouté M. Pavageau. "Puisque le Premier ministre souhaite reprendre les discussions, qu'il les reprenne sereinement".
"C'est une réforme du ferroviaire, pas uniquement de la SNCF", a relevé le nouveau numéro un de FO, soulignant que son syndicat est "représentatif dans la branche", alors qu'il ne l'est pas à la SNCF.
"Il paraît qu'il y a une réunion la semaine prochaine, le 7, à Matignon", a-t-il ajouté. "A ma connaissance, ni la fédération FO des cheminots ni la confédération n'ont été invitées".
Edouard Philippe doit recevoir le 7 mai l'intersyndicale CGT-Unsa-SUD-CFDT et leurs responsables confédéraux, les dirigeants de la SNCF, les représentants de la branche ferroviaire, ainsi que ceux des usagers et des chargeurs, en réunions bilatérales.
M. Pavageau a estimé que "le Premier ministre devrait inviter large", car "le sujet sort du simple cadre SNCF".
Laurent Berger, numéro un de la CFDT, le 17 octobre 2017 à Matignon
AFP/Archives
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a pour sa part qualifié ce rendez-vous d'"ouverture" de la part d'Edouard Philippe. "J'espère qu'il nous écoutera", a-t-il dit lors du Grand rendez-vous Les Echos/CNews/Europe 1.
"Le gouvernement devra dire quel financement du système ferroviaire il propose, à fois la reprise de la dette mais aussi en termes d'investissements", a-t-il ajouté. "Il devra dire quelles garanties il propose" concernant la future convention collective devant être négociée au sein de la branche ferroviaire, pour déboucher sur "un cadre social de haut niveau".
"Personne ne croit que le 7 mai, le Premier ministre va dire +la loi qui a été votée au Parlement, je vais revenir dessus+", selon M. Berger. "L'issue du conflit, c'est d'abord les trains qui recirculent normalement mais c'est aussi que les cheminots ne se sentent pas humiliés".
"On n'a pas besoin de gens qui se montrent les muscles, on a besoin de gens qui discutent du fond des sujets", a-t-il conclu.
Au Sénat, la droite et une partie de la gauche tombent d’accord sur une chose : la procédure parlementaire permettra à la droite et le centre d’enterrer la suspension de la réforme des retraites. Un fait qui inspire de la sérénité à Claude Malhuret (Horizon) sur la possibilité de réécrire la copie de Sébastien Lecornu, et pousse au contraire Cécile Cukierman (PCF) à enjoindre les députés de gauche à le prendre en compte dans leur vote de la censure ce jeudi.
Avec le non-recours au 49.3, les socialistes ont été entendus par Sébastien Lecornu. Mais ils sont désormais contraints à voter le budget de la Sécurité sociale pour valider la suspension de la réforme des retraites. Un véhicule législatif confirmé par le Premier ministre, ce mercredi. Sans cette arme du parlementarisme rationalisé, les budgets de la Sécurité sociale comme celui de l’Etat seront également amendés par la droite. Ce qui pourrait amener à des copies finales difficiles à assumer pour les socialistes.
Le Premier ministre s'est exprimé devant les sénateurs pour sa déclaration de politique générale. Suspension de la réforme des retraites, décentralisation, budget...Le discours de Sébastien Lecornu était différent de celui prononcé à l'Assemblée la veille. Si l'ambiance était plus calme qu'au Palais Bourbon, l'accueil des sénateurs n'en était pas pour autant très enthousiaste.
« Le scénario économique pour l’année 2026 repose sur une hypothèse optimiste », affirme devant le Sénat Pierre Moscovici, président du Haut conseil des finances publiques. Il doute de la capacité du gouvernement à atteindre ses objectifs, avec un budget dont la copie finale est très incertaine. Seule « bonne nouvelle » : « Un début d’amélioration de nos finances publiques » en 2025, après « le bug majeur de 2024 ».