Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a déclaré vendredi avoir rencontré il y a "quelques jours" Emmanuel Macron, pour lui dire que "la méthode" pour mener des réformes et "la façon un peu surplombante d'exercer le pouvoir" ne convenaient pas.
"Je l'ai vu il y a quelques jours. Il n'est pas anormal qu'un responsable syndical rencontre le président de la République", a déclaré sur RMC/BFM TV M. Berger, ajoutant qu'il n'avait pas vu Emmanuel Macron "depuis octobre".
"Je lui ai dit qu'on manquait de politique sociale assumée dans notre pays. Et que le sentiment qui se développait chez les salariés et chez les militants de la CFDT, c'était que ça penchait toujours du même côté. C'est-à-dire (du côté de) la libération des énergies, la facilitation de la performance économique, mais jamais du côté de la solidarité, de la justice sociale, de l'attention aux plus fragiles, du pouvoir d'achat...", a-t-il poursuivi, sans préciser la durée ou l'objet de la rencontre.
La "deuxième chose" qu'il a dit avoir évoquée, "c'est qu'il n'y a pas de transformation qui vaille dans ce pays si on ne fait pas avec ceux qui sont les premiers concernés, c'est-à-dire les Français".
"Je lui ai dit que la méthode ne convenait pas aujourd'hui" ni "la façon un peu surplombante d'exercer le pouvoir", a-t-il ajouté.
Concernant la réforme ferroviaire, M. Berger a "dit" au chef de l'Etat que "quand on veut transformer la SNCF, il ne faut pas stigmatiser les cheminots, il faut faire avec eux. Quand on veut transformer un système de formation professionnelle, on n'a pas intérêt de se braquer avec les branches professionnelles ou avec les organisations syndicales parce qu'elles sont capables de relayer des préoccupations et de construire des dispositifs".
Selon lui, il a "été écouté" "mais maintenant, c'est lui qui préside, on verra dans les mois à venir".
Le patron de la CFDT a prévenu le président qu'il "l'attendait" sur la stratégie pauvreté, qui doit être présentée au début de l'été.
"On ne peut pas refaire ce qui a été fait sur les banlieues, un tour de passe-passe. Il va falloir de vrais engagements, il en va de la cohésion sociale de notre pays", a conclu M. Berger.