« Son naturel ne trompait pas » : vive émotion des sénateurs après le décès de Christian Poncelet

« Son naturel ne trompait pas » : vive émotion des sénateurs après le décès de Christian Poncelet

Le président du Sénat (1998-2008) est décédé à l’âge de 92 ans. Les sénateurs, notamment à droite, saluent la mémoire de cette figure politique, son caractère chaleureux et son lien avec son département des Vosges.
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C’est une figure marquante du Sénat et de la Ve République qui s’en est allée cette nuit. Chez les sénateurs, notamment ceux de sa famille politique, à droite, une grande tristesse accueille l’annonce de sa disparition, à l’âge de 92 ans.

Selon un communiqué publié en fin de matinée, le successeur de Christian Poncelet à la présidence du Sénat, en 2008, Gérard Larcher, « a appris avec beaucoup d’émotion » son décès. Il rend hommage à un « élu implanté dans le territoire » et à un maire « accessible et attentif » à ses concitoyens de Remiremont, de 1983 à 2001. « Marqué par sa rencontre avec Pierre Mendès-France en 1953, Christian Poncelet s’est revendiqué comme un gaulliste de gauche, toujours soucieux de concilier les exigences du développement économique avec celles de l’harmonie sociale », résume le sénateur des Yvelines.

Le socialiste Jean-Pierre Bel, président du Sénat de 2011 à 2014, se dit « profondément » touché par la mort de Christian Poncelet. « Je connaissais la force de ses convictions mais aussi son ouverture d’esprit et son souci de privilégier l’individu plutôt que les points de vue partisans », se livre-t-il dans un communiqué. Il évoque un « grand républicain dont » il « a pu mesurer l’humanisme et la très grande gentillesse ».

« Infatigable ambassadeur des libertés locales »

Bruno Retailleau, le président de la droite sénatoriale, salue au nom de son groupe la mémoire de ce gaulliste social. Il estime que sa disparition « affecte tous ceux qui l’ont côtoyé lors de son impressionnant parcours politique ». « Il était extrêmement attaché aux prérogatives du Sénat, à ses racines rurales vosgiennes. C’était un infatigable ambassadeur des libertés locales, de la décentralisation. Il ne supportait pas le parisianisme et le centralisme », nous explique le sénateur de Vendée.

Ses premiers pas au Sénat ont eu lieu en 2004, sous la présidence Poncelet. « Le premier contact était extrêmement chaleureux.  Il m’avait tutoyé aussitôt, ça m’avait surpris. C’était quelqu’un de simple dans les relations qu’il pouvait avoir avec les sénateurs. Son naturel ne trompait pas. »

« Quelqu’un qui incarnait son territoire et le Sénat »

Joint par Public Sénat, le vice-président du Sénat Philippe Dallier a accueilli la nouvelle avec une « grande tristesse ». Élu également dans cette assemblée pour la première fois en 2004, le parlementaire a « découvert cette maison avec lui ». « C’était quelqu’un qui incarnait son territoire, les Vosges, et le Sénat. C’était quelqu’un de simple, d’attachant, avec qui le contact était facile, malgré le fait qu’il était le deuxième personnage de l’État », se remémore Philippe Dallier. Il gardera le souvenir de « sa jovialité ».

Secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement à la fin de la présidence Poncelet, le sénateur des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi se souvient d’avoir beaucoup travaillé avec lui en 2008, au moment de l’examen de la réforme constitutionnelle au Sénat. « Homme de caractère, républicain passionné, il avait un attachement viscéral à son département des Vosges et aux libertés locales », raconte-t-il, « très touché » par son décès.

« Humaniste toujours fidèle à ses valeurs »

Son lien viscéral avec son département revient souvent dans les portraits que lui dressent les sénateurs LR. « Profondément enraciné », selon Philippe Bas, le président LR de la commission des Lois, qui y voyait l’image d’un « gaulliste passionné, humaniste toujours fidèle à ses valeurs, homme chaleureux ».

Ancien président du Conseil régional de Lorraine de 1992 à 2004, Gérard Longuet garde le souvenir d’un « personnage tout à fait emblématique de la vie publique lorraine et nationale ». « Il a développé son département d’une façon exceptionnelle », témoigne le sénateur de la Meuse à Public Sénat. Leur plus « belle réussite commune » : la mise en service du TGV dans la région en 2007, conclusion d’années de négociations et de chantier. « Son statut de rapporteur général du Budget, de président de la commission des Finances du Sénat, lui permettait d’avoir accès à tous les décideurs. »

Au plan local, Gérard Longuet se souvient d’un allié de poids. « Il avait été un ami extrêmement fidèle et proche dans les moments difficiles. Lorsque j’ai conquis la présidence de la région en 1992, il a été un allié extrêmement utile et efficace pour déjouer une manœuvre du Front national. »

De cet « homme de convictions », le sénateur conserve l’image de « quelqu’un qui souhaitait la réussite du Parlement » et d’un « président très respecté, qui s’est efforcé de renforcer le travail des commissions. »

Le sénateur LR de Côte-d’Or Alain Houpert rend hommage à une « figure historique du gaullisme, Christian Poncelet voyait bien au-delà de la ligne bleue des Vosges ».

Au centre, la sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet, siégeant depuis 2007, se souvient de son accueil. « Il m’a donné trois conseils à mon arrivée : le terrain, le terrain, le terrain ».

Patrick Kanner, le président du groupe socialiste, considère que Christian Poncelet « aura donné une nouvelle audience aux travaux de notre chambre haute et permis sa plus grande ouverture au grand public ».

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