Sondage : 51 % des Français accordent leur confiance à Michel Barnier
Nommé le 5 septembre à Matignon, Michel Barnier suscite la confiance chez une courte majorité des personnes interrogées. Malgré cela, l’opinion reste sceptique sur sa capacité à répondre aux priorités des Français.
Matignon a trouvé son nouveau locataire, mais le plus dur reste à faire. Plusieurs défis attendent désormais Michel Barnier, notamment la possibilité pour ce dernier d’éviter une motion de censure. Face à une Assemblée nationale fragmentée, de nombreuses questions restent en suspens, notamment la composition du gouvernement et les priorités du futur exécutif en matière de politiques publiques.
Michel Barnier attendu sur le pouvoir d’achat
Selon un sondage de Harris Interactive Toluna, le pouvoir d’achat reste la principale préoccupation des sondés. 62 % d’entre eux font du pouvoir d’achat le domaine prioritaire d’action pour le gouvernement que formera Michel Barnier. L’ancien négociateur du Brexit sera également attendu sur le système social (39 %), l’immigration et l’insécurité (39 %). Sur le perron de Matignon, lors de la passation de pouvoir, Michel Barnier a évoqué plusieurs chantiers prioritaires comme « l’accès aux services publics », « la sécurité au quotidien », « la maîtrise de l’immigration », mais aussi le travail et le pouvoir d‘achat. Si ces sujets étaient déjà considérés comme prioritaires avant les législatives, seulement 41 % des sondés pensent que le nouveau Premier ministre est en mesure d’en tenir compte de manière satisfaisante.
Malgré une période politiquement troublée et après deux mois d’hésitations pour nommer un Premier ministre, la réforme des institutions n’est une priorité que pour 9 % des sondés. La culture, la laïcité et la recherche sont les autres domaines considérés comme les moins prioritaires.
Une confiance relative pour les futurs chantiers
51 % des personnes interrogées déclarent faire confiance à Michel Barnier. Parmi les premiers ministres nommés par Emmanuel Macron, seule Élisabeth Borne suscitait moins de confiance, quand son prédécesseur, Gabriel Attal culminait à 56 %. Malgré la confiance accordée par une courte majorité des interrogés, la confiance en fonction de la proximité partisane est bien plus nuancée. Le soutien est massif chez les sympathisants de Renaissance et de LR qui le soutiennent, respectivement, à 93 % et à 87 %. Chez les autres formations politiques, la confiance suscitée par Michel Barnier ne dépasse pas les 45 %. Pour les partisans du RN, qui a annoncé qu’il ne censurerait pas automatiquement Michel Barnier, ils ne sont que 40 % à lui faire confiance. Sur la capacité de Michel Barnier à former un gouvernement résistant à une motion de censure, ils ne sont que 42% des sondés à y croire. Une confiance manifeste chez les sympathisants de Renaissance (75%) et de LR (71%).
La composition du gouvernement sera également l’un des principaux défis de Michel Barnier s’il souhaite se maintenir à Matignon. Une majorité des sondés (58 %) désire un gouvernement composé de ministres issus de la société civile. Le premier parti politique cité pour intégrer le gouvernement est le Parti socialiste (50 %). La moitié des interrogés souhaitent donc voir des ministres socialistes intégrer le gouvernement, un gage d’ouverture. Néanmoins, l’ensemble du Nouveau Front Populaire, dont le PS, fustige la nomination d’un Premier ministre de droite et Olivier Faure a déclaré ce matin, sur France Inter, qu’aucune personnalité du PS ne rentrerait dans un gouvernement dirigé par Michel Barnier. Sur la question de la composition du gouvernement et de l’orientation politique des ministres, l’opinion apparaît partagée. 49 % espèrent des ministres issus des rangs de LR, 48 % du RN, 46 % des écologistes et 45 % de chez Horizons. L’enquête fait apparaître un certain flou sur la future composition du gouvernement, chaque camp politique souhaitant voir des ministres issus de son parti être nommés au gouvernement.
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Méthodologie :
L’enquête a été réalisée en ligne, le 5 septembre, auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1002 personnes âgés de plus de 18 ans. Pour un échantillon de 1000 personnes, si le pourcentage mesuré est de 10% la marge d’erreur est égale à 1,8%. Dans ce cas, il y a 95% de chance pour que le pourcentage réel soit compris entre 8,2% et 11,8%.
Le président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard, reproche la mollesse de la réponse « des plus hautes autorités de l’Etat », après l’assassinat d’Aboubakar Cissé, fidèle musulman, tout en saluant les « mots justes » employés par François Bayrou. « Le drame du Gard est épouvantable » a rappelé le premier ministre.
En répondant à une question d’actualité au Sénat sur le meurtre d’Aboubakar Cissé, le ministre auprès du ministre de l’Intérieur a affirmé qu’après s’être rendu aux autorités italiennes le principal suspect avait accepté de revenir en France. Il devrait arriver pour la mi-mai.
La présidente du groupe RN de l’Assemblée nationale, Marine le Pen et le président du parti, Jordan Bardella ont entamé le cycle de consultations à Matignon sur le scrutin proportionnel aux législatives. A la sortie, Marine le Pen a indiqué que le Premier ministre penchait pour un retour du mode de scrutin de 1986, « c’est-à-dire la proportionnelle intégrale par département ».
En avançant l’idée d’une « contribution modeste » pour recréer le lien entre communes et citoyens, le ministre François Rebsamen a relancé ce débat sensible de la fiscalité locale. Au Sénat, tous les sénateurs dénoncent la suppression de la taxe d’habitation par Emmanuel Macron. A la place, le sénateur Bernard Delcros, président de la délégation aux collectivités, soutient l’idée d’une « contribution » qui serait « différentiée, en fonction des revenus des habitants », via « une remise à plat » des impôts locaux.