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Invitée de la matinale de Public Sénat, Sophie Primas a annoncé que le débat sur l’identité nationale, voulu par François Bayrou, sera lancé « début avril ».
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Par Public Sénat
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Le grand débat national voulu par Emmanuel Macron et qui s’ouvrira le 15 janvier, pour une durée de deux mois, n’est pas mobilisateur. Selon une enquête Opinion Way, réalisée pour Public Sénat, Le Point et État d'Esprit-Stratis, 47% des Français souhaitent participer au débat, contre 52% qui n’en ont pas l’intention (1% ne se prononce pas). L’institut note que ce « n’est pas un résultat particulièrement élevé pour ce type de sondage ». Le score est même jugé « plutôt faible », en sachant que d’autres études indiquent que les trois quarts des Français souhaitent donner leur avis sur des projets publics qui les concernent.
Les intentions de participation sont en revanche plus marquées chez les sympathisants des gilets jaunes. 51% d’entre eux souhaitent participer au grand débat (47% contre). Si l’élan semble relativement limité, le grand débat national est revanche bien connu de la population : 87% des Français en ont entendu parler.
Parmi les raisons qui poussent les personnes à ne pas participer au grand débat, on retrouve des réserves classiques dans ce type de question. 37% répondent que « cela ne sert à rien ». Le niveau est toutefois faible, analyse Grégoire Milot, le président d’État d'Esprit Stratis, qui rappelle que dans un sondage précédent sur la concertation, cette proportion montait à 60%.
Les souhaits de participation sont plus marqués à gauche (52% chez les sympathisants de la France insoumise et du Parti communiste, 59% chez les sympthisants du Parti socialiste). 55% des sympathisants de la République en marche se disent aussi prêts à y participer. Les scores sont moins élevés chez les personnes proches des Républicains (49%) ou du Rassemblement national (46%).
Seulement 11% des Français qui n’ont pas l’intention de participer jugent les thèmes du débat pas intéressants, et 15% considèrent que les modalités de participation ne sont « pas pratiques ».
La consultation numérique est plébiscitée comme instrument d’expression. 65% des personnes interrogées considèrent que la plateforme internet dédiée sera le meilleur moyen de faire entendre leur voix. Seuls 18% des personnes ayant l’intention de participer au débat veulent privilégier les réunions et rencontres publiques. 17% enfin opteront pour le dépôt d’un avis en mairie.
Une nette majorité – 75% des personnes interrogées – est favorable à un mécanisme de tirage au sort des citoyens pour la mise en place du grand débat national. Ce dispositif a l’intérêt d’offrir « la possibilité de donner la parole à ceux qui ne la prennent pas », selon les auteurs de l’étude.
Quelles sont les attentes des Français sur ce grand débat national ? Plus de la moitié attend que cette vaste consultation débouche sur des propositions concrètes (54%). Pour 39% des personnes interrogées, le grand débat national sera surtout l’occasion de « faire passer un message aux pouvoirs publics ».
Parmi les thèmes porteurs et régulièrement cités dans cette enquête, on retrouve des thématiques d’ordre institutionnel et touchant à l’aménagement du territoire : par exemple, mieux associer les citoyens à la prise de décision, et mieux répartir les services publics sur le territoire.
Les deux tiers des Français veulent une réforme institutionnelle (67%) à l’issue du grand débat national. Dans la même proportion (65%), ils attendent également un référendum. Les sympathisants des gilets jaunes sont même 83% à l’espérer.
Les Français se montrent pessimistes sur l’impact réel du grand débat national sur le mouvement des gilets jaunes. 67% disent qu’il ne permettra pas de sortir de la crise actuelle (31% pensent que oui, 2% ne se prononcent pas).
L’enquête Opinion Way révèle enfin que le mouvement des gilets jaunes bénéficie encore d’un soutien majoritaire dans l’opinion. 57% des personnes interrogées affirment soutenir le mouvement né le 17 novembre. Ce niveau s’est effrité de 2 points par rapport à la précédente enquête des 2-3 janvier. 40% ne le soutiennent pas (+ 1 point par rapport à la précédente enquête). 3% ne se prononcent pas ou indiquent ne pas connaître le mouvement.
Méthodologie : Le sondage a été réalisé du 9 au 11 janvier 2019, par questionnaire auto-administré en ligne, auprès d’un échantillon de 1065 personnes représentatif de la population français âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Pour un échantillon de 1.000 personnes, la marge d’erreur est comprise entre 1,5 et 3 points.
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