Un mois après les élections sénatoriales, qui ont marqué un renforcement de la droite et du centre, les Français doutent que le Sénat puisse constituer un contre-pouvoir face à l’autre chambre du Parlement. Selon un sondage OpinionWay réalisé pour Public Sénat, Les Échos et Radio Classique, 54% des personnes interrogées considèrent en effet que le Sénat ne peut pas jouer « un rôle de contre-pouvoir face à la majorité dont dispose Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale ».
Les électeurs d’Emmanuel Macron (à 56%) et ceux de François Fillon (à 53%) au premier tour de l’élection présidentielle sont les plus nombreux à penser que le Sénat est en mesure de jouer ce rôle. Les électeurs de Benoît Hamon ne sont que 45% à le penser, ceux de Marine Le Pen 41%, et ceux de Jean-Luc Mélenchon, qui plaidait pour la suppression de la Haute assemblée, 35%.
Au soir des sénatoriales du 24 septembre, le président du Sénat Gérard Larcher (invité ce jeudi de l’Épreuve de Vérité) avait déclaré que les résultats des scrutins traduisaient une « volonté » chez les grands électeurs de « voir exister un contre-pouvoir parlementaire, indispensable au fonctionnement équilibré de la démocratie ».
Les Français très partagés sur les exclusions chez LR
L’enquête s’intéresse également à la perception des Français sur les demandes d’exclusion chez les Républicains. « Les Républicains ont-ils raison de vouloir exclure de leur parti Édouard Philippe, Gérard Darmanin et Sébastien Lecornu puisqu’ils ont rejoint le gouvernement ? » À cette question, les Français sont partagés : ils sont 49% à répondre non, et 48% oui (3% ne se prononcent pas).
Les résultats chez les sympathisants des Républicains marquent également une relative coupure. 55% approuvent la décision du parti, quand 42% lui donnent tort (3% ne se prononcent pas).
L’enquête a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne les 25 et 26 octobre, auprès d’un échantillon de 1004 personnes représentatif de la population français âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas. Les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d'incertitude : 1,5 à 3 points au plus pour un échantillon de 1000 répondants.