Paris: Lucie Castets
This photograph shows a television screen broadcasting Lucie Castets the NFP's candidate for Matignon in Paris, on July 23, 2024.//ALLILIMOURAD_ALLILIMOURAD__ALL8461/Credit:MOURAD ALLILI/SIPA/2407232203

Sondage : 58% des Français contre une nomination de Lucie Castets à Matignon

D’après un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, 58% des Français estiment qu’Emmanuel Macron ne doit pas nommer Lucie Castets à Matignon. Ils tiennent le chef de l’Etat pour principal responsable de la crise politique actuelle, et se disent favorables à une trêve politique pendant les JO.
Samia Dechir

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Près de 6 Français sur 10 pensent qu’elle ne doit pas devenir Première ministre. Lorsqu’elle apprend le résultat du sondage sur le plateau de BFMTV, Lucie Castets préfère lire le résultat dans l’autre sens. « Il y a 48 heures j’étais totalement inconnue des Françaises et des Français. Aujourd’hui, 41% d’entre eux disent qu’Emmanuel Macron doit me nommer Première ministre ».
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Pour la communicante Emilie Zapalski, la candidate de la gauche à Matignon s’en sort en effet plutôt bien. « Ce n’est pas si mal, elle était inconnue du grand public » juge la fondatrice du cabinet “Emilie Conseil”, pour qui Lucie Castets a des chances d’imprimer dans l’opinion publique. « Sur le nucléaire par exemple, elle a dit qu’elle n’avait pas d’avis arrêté. Elle représente l’ouverture que certains n’arrivent pas à avoir au sein du NFP. Elle dépasse les divergences et donne l’image d’une Première ministre qui peut aller chercher cette majorité qui leur manque. Pour Emmanuel Macron, ça va devenir plus délicat de la refuser, même s’il y a peu de chances qu’il la nomme ».

Une opinion publique hostile au NFP ?

D’autres jugent ce sondage plus problématique pour Lucie Castets. « Ce n’est pas une très bonne nouvelle pour elle » commente Arnaud Benedetti. « Il y a quand-même une part majoritaire de l’opinion publique qui considère que la revendication du NFP à vouloir gouverner n’est pas légitime, au-delà de la personnalité de Lucie Castets » ajoute le rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire.
Pour le moment, le chef de l’Etat a clairement fermé la porte à sa nomination. Dans une interview accordée mardi soir à France Télévisions et Radio France, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il n’y aurait pas de nouveau gouvernement avant la mi-août. Arnaud Benedetti y voit une intention à peine dissimulée. « Ce qu’il veut faire c’est fracturer le NFP. Il joue la montre ».

Près de 6 Français sur 10 favorables à une trêve olympique pendant les JO

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Mardi soir, le Président de la République a aussi appelé à une “trêve politique” pendant les jeux olympiques. Une sorte de pause, sans débats. 59% des personnes interrogées y sont favorables. Rien d’étonnant pour Emilie Zapalsky. « La dissolution a créé beaucoup d’anxiété, la vie économique est sous alerte, il y a des choses qui sont en suspens. Ça a créé beaucoup de remous, donc oui il y a une envie que ça se calme, qu’on puisse profiter de l’été et des JO » analyse la communicante, qui juge tout de même l’idée un peu « gonflée, de la part d’un Président qui a lui-même créé la zizanie avec la dissolution, et maintenant c’est lui qui appelle au calme ». Son sentiment semble partagé par les sondés, dont 60% pensent que c’est d’abord Emmanuel Macron lui-même qui est responsable de la crise politique actuelle, loin devant le NFP (27%).

Une trêve stratégique pour Emmanuel Macron

Arnaud Benedetti n’est pas surpris non plus de voir les Français favorables à une trêve politique. « Il n’en demeure pas moins qu’il ne faut pas être dupe » prévient l’analyste politique. « La trêve est un moyen pour le Président de la République de prendre son temps et d’essayer de constituer une majorité à sa main. Il essaie d’éviter une cohabitation avec le bloc de gauche ». Mais les Français semblent peu convaincus qu’il puisse y parvenir. 72% des sondés pensent que les partis qui ont fait barrage au RN ne parviendront pas à s’entendre pour former une coalition.

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