Emmanuel Macron est-il en train de payer cher ses propos sur les non-vaccinés ? C’est que semble indiquer le baromètre politique réalisé par Odoxa, Mascaret pour Public Sénat, LCP et la presse régionale.
Pour la première fois depuis cet été, le Président passe sous la barre symbolique des 40 % d’opinion favorable (39 %). Un recul qui s’enregistre à la fois auprès des sympathisants de droite et de ceux de gauche, les uns comme les autres sont désormais 6 sur 10 à estimer qu’il n’est pas un bon président (voir le tableau).
Éric Zemmour dégringole auprès des sympathisants de droite (hors RN)
Du côté de ces rivaux, Marine Le Pen pointe à 32 % de cote d’adhésion (l’un de ses niveaux records) en devançant une Valérie Pécresse en panne (elle recule de 6 points ce mois-ci à 30 % de cote d’adhésion). Et quant à Éric Zemmour, il est loin derrière à 20 % (- 3 points). Il est désormais derrière Christiane Taubira (23 %) et Jean-Luc Mélenchon (23 %). Et alors que le polémiste entend incarner l’union des droites, il baisse de 9 points auprès des sympathisants de droite (hors RN) à la 11e place avec seulement 32 % de cote d’adhésion, 41 points derrière leur favorite, Valérie Pécresse… et même 4 points derrière Marine Le Pen.
Comme le rappelle, Gaël Sliman, le président d’Odoxa, « depuis deux ans, notre baromètre propose de nombreuses évolutions, mais aussi une constante : l’exceptionnelle cote de popularité d’Édouard Philippe, personnalité politique systématiquement préférée des Français (39 % de côte d’adhésion au mois de janvier).
A moins de 100 jours de l’élection présidentielle, ce sondage montre désormais que l’ancien Premier ministre est aussi « préféré » au président de la République en exercice. Un avis quasi unanime quelle que soit la préférence partisane des personnes interrogées. A l’exception des sympathisants LREM, (74 % préfèrent Emmanuel Macron, contre 26 % Édouard Philippe), le maire du Havre, recueille la préférence de 75 % des sympathisants LR, 63 % des sympathisants PS, 62 % des sympathisants écologistes, 68 % des sympathisants LFI, et même 86 % des sympathisants RN.
« Plus sympathique, plus convaincant, plus proche des gens »
Dans le détail, « les Français le parent de toutes les qualités et notamment de celles qu’ils dénient à Emmanuel Macron », souligne Gaël Sliman. 65 % le juge plus « compétent » (contre 34 % pour Emmanuel Macron), 63 % plus « sympathique », 57 % plus « convaincant », 54 % plus « proche des gens » et, contrairement au président, ils ne le trouvent « pas brutal » (seulement 23 % le pensent d’Édouard Philippe contre 59 % d’Emmanuel Macron).
En conséquence, les Français interrogés jugent à 61 % contre 35 %, qu’Édouard Philippe ferait un meilleur président de la République qu’Emmanuel Macron. Le premier a une meilleure stature d’homme d’Etat que le second (59 % contre 37 %), donne plus confiance (66 % contre 30 %). Pour les Français, Édouard Philippe « sait davantage où il va » qu’Emmanuel Macron, et surtout il « a des convictions profondes » (64 % le pensent).
Les Français sont persuadés que « Philippe va revenir sur le devant de la scène »
A la lecture de cette étude, on comprend la méfiance du chef de l’Etat à l’égard de l’ancien locataire de Matignon. Pour mémoire Emmanuel Macron a récemment freiné la fusion entre le parti Horizons d’Édouard Philippe avec celui du petit parti Agir de la majorité, dirigé par le ministre Franck Riester. En effet, les Français en sont persuadés, 65 % qu’Édouard Philippe « va revenir sur le devant de la scène politique ».
Lire notre article : Brouille Macron/Philippe : « Édouard Philippe doit dire qu’il sera solidaire durant tout le mandat », estime Alain Richard
Méthodologie
Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internet les 19 et 20 janvier 2022 auprès d’un échantillon de 1 005 Français représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
La marge d’erreur des résultats d’ensemble s’établit, selon le score visé, entre plus ou moins 1,4 et 3,1 points. Elle est plus importante auprès de certaines sous-populations : de 2,5 à 5,8 points auprès des sympathisants de gauche.
En plus de nos mesures par sondage, nous ajoutons, grâce à notre partenaire Mascaret (nouveau nom de Dentsu Consulting), une analyse de ce qui s’est dit sur les réseaux sociaux à propos des principales personnalités politiques. Cette analyse supplémentaire nous permet d’apporter un éclairage qualitatif des résultats observés sur nos données quantitatives.