La sécurité revient en force dans les thèmes d’action publique jugés prioritaires par les Français. Deux semaines après l’attentat d’Arras, et sur fond de guerre au Proche-Orient, cette thématique est nettement remontée parmi leurs principales préoccupations, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat en partenariat avec la presse quotidienne régionale, publié ce 31 octobre. La sécurité et la lutte contre le terrorisme sont désormais citées en troisième position par les Français (39 %) dans les thématiques jugées comme étant les plus importantes, derrière le pouvoir d’achat (57 %) et la santé (45 %).
À la mi-septembre, cette thématique ne figurait encore qu’à la sixième place des thématiques les plus importantes aux yeux des Français. Elle était alors citée par 26 % des personnes interrogées, et figurait encore derrière l’éducation, l’environnement ou encore la protection sociale.
L’immigration remonte également dans cette liste, elle est désormais citée dans les thématiques importantes par 30 % des personnes interrogées, contre 24 % en septembre.
Dans ce contexte, les Français consultés par Odoxa adhèrent majoritairement au projet de loi immigration, dont l’examen commencera au Sénat à partir du 6 novembre. Les deux tiers de ceux qui ont entendu parler de ce texte (67 %) estiment qu’il permettra de mieux contrôler l’immigration. Ce sentiment est partagé dans toutes les tendances politiques de l’électorat.
Près de 6 Français sur 10 estiment que le projet de loi immigration n’améliora pas l’intégration des étrangers
Les Français sont cependant dubitatifs sur le second objectif de la réforme : 58 % des personnes, au courant du projet de loi, sont d’avis qu’il ne permettra pas d’améliorer l’intégration des immigrés. C’est quoi qu’il en soit le premier volet qui est perçu comme prioritaire par les Français : 72 % des personnes interrogées considèrent qu’un meilleur contrôle de l’immigration est l’objectif le plus important du texte, contre 27 % s’agissant de l’amélioration de l’intégration.
À noter qu’une majorité de Français (55 %) soutient l’article 3 du projet de loi, qui propose la création d’un titre de séjour pour faciliter la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les secteurs en situation de forte pénurie de main-d’œuvre. Le soutien à cette disposition s’effrite cependant en l’espace de six semaines. En septembre, 57 % des personnes interrogées approuvaient l’idée. Le recul est particulièrement marqué chez les sympathisants des Républicains, qui ne sont plus que 49 % à soutenir l’article 3 (contre 59 % en septembre). Au Sénat, le titre de séjour pour les métiers en tension divise la majorité sénatoriale de droite et du centre.
Méthodologie : l’enquête a été réalisée le 25 octobre 2023, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris entre 17,5 % et 22,5 %.