Seule candidate à sa succession pour un troisième mandat à la tête du parti, la réélection prochaine de Marine Le Pen n'était pas vraiment un enjeu du congrès de Lille. Et lorsqu’il s’agit d’évoquer une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2022, 86% de ses sympathisants y sont favorables. Un pourcentage qui dégringole à 26% chez l’ensemble des Français. Brocardée au sein même de sa formation pour son débat d’entre deux tours qu’elle reconnaît avoir « raté », l’image de Marine Le Pen s’est détériorée. 51% des Français estiment qu’elle est la représentante « d’une extrême droite nationaliste et xénophobe », 71% ne la trouvent pas honnête, mais surtout 73% pensent qu’elle ne ferait pas une bonne présidente de la République.
70% des Français favorables à la déchéance de nationalité
Et pourtant, cette étude très fournie publiée, ce mercredi, par l’institut Kantar Sofres-onepoint, pourrait apparaître de prime abord comme encourageant pour le parti fondé par Jean-Marie Le Pen. En effet, le niveau d’adhésion des Français à certaines affirmations correspond peu ou prou à celles du Front national. 70% souhaitent que les djihadistes français binationaux soient déchus de leur nationalité, 66% estiment qu’on « ne défend pas assez les valeurs traditionnelles en France », 50% pensent « qu’il y a trop d’immigrés en France », 48% « qu’on accorde trop de droits à l’islam et aux musulmans de France ».
70% se disent « en total désaccord » avec les idées du FN
Un niveau d’adhésion qui ne va pas jusqu’à soutenir l’une des propositions phares de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle. Il y a un an, Marine Le Pen plaidait pour un référendum destiné à inscrire dans la Constitution « la priorité nationale » notamment en matière d’emploi. Une mesure, qui en 2017 comme en 2018, ne séduit pas les Français.
Ils sont 71% à ne pas y être favorables (76% en février 2017). Globalement, « le niveau d’adhésion aux idées du Front national » est en baisse. 70% se disent « en total désaccord » avec les idées frontistes (8% de plus que l’année dernière). Ils ne sont que 24% à être « en total accord ». Ils étaient 33% l’année dernière à la même époque. De plus 66% des personnes interrogées déclarent n’avoir jamais voté pour le parti de Marine le Pen et n’envisagent pas de le faire à l’avenir. 56% pensent que le FN est « un danger » (58% en février 2017).
53% des Français ne pensent pas que le Front national « puisse accéder au pouvoir »
Si l’on fait une moyenne des réponses des sympathisants de gauche, d’En Marche, de droite, de LR et du FN, 53% pensent que le Front national ne peut pas « accéder au pouvoir ». Une moyenne radicalement différente chez les sympathisants frontistes pour qui le FN pourra accéder au pouvoir à 85%.
59% des sympathisants FN veulent changer le nom du parti
Ce week-end, Marine le Pen présentera à ses militants un nouveau nom pour son parti, lesquels devront se prononcer par un vote (probablement postal) à l’issue du congrès. Selon notre sondage, les sympathisants frontistes semblent déjà avoir tourné la page Front national. 59% veulent le changer contre 27% qui sont pour son maintien.
70% des sympathisants LR ne veulent pas d’alliance avec le FN pour les Européennes
Pour les prochaines échéances électorales, les élections Européennes de 2019, la question de l’opportunité d’une alliance entre le FN et Les Républicains a été posée. Il est vrai que Laurent Wauquiez, le nouveau président de LR a régulièrement fait part, si ce n’est d’euroscepticisme au moins d’une forte eurocritique. Et si 32% des sympathisants LR souhaitent des alliances électorales avec le FN « selon les circonstances », 70% n’en veulent pas pour les Européennes de 2019 (64% chez l’ensemble des Français). Les sympathisants FN y sont eux favorables à 71%.
Méthodologie :
Échantillon de 1000 personnes, représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus.
Méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence) et stratification par région et catégorie d’agglomération
Enquête réalisée en face-à-face au domicile des personnes interrogées