En cas de dissolution, puis de nouvelles élections législatives anticipées, le Rassemblement national et ses alliés de l’UDR, la formation politique d’Eric Ciotti, pourraient récolter le plus grand nombre de bulletins, selon une enquête de Toluna Harris Interactive pour Challenges. Avec 33 % des intentions de vote, le parti d’extrême-droite se place largement en tête, devant une union de la gauche PS-Ecologistes-PCF, hors LFI (19 %) ou avec (26 %), là où le camp présidentiel ne réunirait que 15 à 16 % des voix. Une nouvelle déconvenue pour le bloc central, qui subirait ainsi un recul de près de huit points par rapport aux élections législatives de 2024, où l’EPR avait atteint un score de 23 %. Aucun miracle non plus pour les Républicains menés par Bruno Retailleau, qui recueillent 10 % des intentions de vote. Même chose pour La France Insoumise, si le parti venait à faire cavalier seul. Un scénario plausible, puisqu’à gauche, une alliance avec le parti de Jean-Luc Mélenchon serait rejetée par 60 % des Français (dont 62 % des affiliés socialistes et 53 % des Ecologistes).
1 Français sur 2 souhaite la démission d’Emmanuel Macron en cas de départ du Premier ministre
L’issue du vote de confiance de l’Assemblée nationale sollicité par François Bayrou, ne réserve a priori aucune surprise, la majorité des députés ne devrait pas voter la confiance. En cas de départ du Premier ministre de Matignon, 49 % des Français souhaiteraient qu’Emmanuel Macron renonce à son mandat présidentiel. La nomination d’un nouveau Premier ministre serait souhaitée par 36 % d’entre eux, alors que 15 % se positionnent en faveur d’une nouvelle dissolution. Parmi les partisans de la démission du chef de l’Etat, figurent essentiellement les partisans de LFI (67 % pour) et du Rassemblement national (70 % pour). Plus modérés, les proches de Renaissance (79 %), du Parti socialiste (55 %) et des Républicains (50 %) pencheraient plutôt pour la nomination d’un nouveau Premier ministre.
Le pouvoir d’achat en première position des préoccupations
Pour leur choix de vote, les Français continuent à placer le pouvoir d’achat en tête de leurs priorités (51 %), devant la santé (41 %) et l’immigration (36 %). Dans un second temps, sont mis en avant les impôts (30 %), les retraites (28 %) et la sécurité des biens et des personnes (26 %). Des motivations de votes qui diffèrent fortement selon l’affinité politique, avec les Ecologistes qui privilégient, entre autres, l’environnement (60 %), et le RN qui met l’accent sur l’immigration (65 %). Les thèmes de la qualité des services publics et de l’éducation sont également cités à gauche, alors que la droite s’oriente davantage vers la lutte contre les déficits et la dette publique.
*Méthodologie : Enquête réalisée en ligne du 4 au 5 septembre 2025. Échantillon de 2 307 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 2 017 personnes inscrites sur les listes électorales. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e).