Par Public Sénat
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Marine Le Pen est-elle en train de payer, dans l’opinion, les conséquences de son procès pour détournement de fonds européen ? La présidente des députés du Rassemblement nationale est désormais largement supplantée dans l’opinion par son protégé, Jordan Bardella, y compris auprès des sympathisants RN. Questionnés sur leurs préférences entre les deux chefs de file du parti, les Français penchent à 29 % pour Jordan Bardella contre 20 % pour Marine Le Pen. Un écart nettement plus marqué au sein des sympathisants du RN : ils sont 59 % à préférer l’eurodéputé, contre seulement 37 % pour la fille de Jean-Marie Le Pen, selon le baromètre politique d’Odoxa-Mascaret, réalisé pour Public Sénat et la presse régionale*.
« Cette prise de pouvoir se lit aussi sur notre cote d’adhésion des personnalités politiques, sur laquelle symboliquement, Bardella est aussi passé devant Le Pen : au classement général, il est 2e (avec 38 %), et elle est 4e ex-aequo », note l’institut de sondage.
Dans l’affaire des assistants parlementaires de l’ex-Front national au Parlement européen, cinq ans de prison dont deux fermes ont été requis contre Marine Le Pen. Mais également une peine d’inéligibilité de cinq ans, assortie d’une exécution provisoire, ce qui signifie que même en faisant appel d’une éventuelle condamnation, Marine Le Pen pourrait se voir empêchée de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Pour autant, seuls 29 % des Français interrogés et 26 % des sympathisants du RN considèrent la peine d’inéligibilité comme un « handicap » pour le parti à la flamme tricolore. En effet, « la plupart des autres (42 % et 40 %) pensant que ce ne serait pas gênant car Bardella ferait aussi bien qu’elle, voire même que ce serait finalement ‘un atout pour le RN (pour 28 et 34 % des sondés) car cela permettrait de tourner la page Le Pen’ », relève Odoxa.
Le 18 novembre, Jordan Bardella a défrayé la chronique en indiquant au micro de BFMTV qu’il faudrait « ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire » pour être candidat du RN à une élection. Le jeune leader a semblé être pris de court quand le journaliste lui a fait remarquer que cette ligne de conduite pourrait potentiellement priver Marine Le Pen de l’investiture de son propre parti pour 2027. « Marine Le Pen est totalement innocente », a tenté de déminer Jordan Bardella.
63 % des Français interrogés et 53 % des sympathisants du RN estiment que cet épisode fragilise Marine Le Pen, qui sera fixée sur son sort début 2025. « De là à penser que le jeune Brutus a voulu accélérer la chute de César… », relève Gaël Sliman, le président d’Odoxa. « C’est justement lui qui serait le mieux placé pour prendre le relais si elle devait ne pas concourir. »
* Méthodologie
l’enquête a été réalisée les 20 et 21 novembre 2024, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris dans un intervalle entre 17,5 % et 22,5 %.
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