Sondage : la dépendance n’est pas suffisamment prise en compte, pour 85% des Français

Sondage : la dépendance n’est pas suffisamment prise en compte, pour 85% des Français

Une étude Harris Interactive réalisée pour la Mutualité française révèle comment les Français de plus de 45 ans envisagent la question la dépendance. Une nette majorité affirme son attachement à la Sécurité sociale.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Crise dans les Ehpad, vieillissement de la population : la prise en charge de la perte d’autonomie s’impose déjà comme un défi majeur pour la France. Comment la population appréhende la dépendance, quelles sont ses attentes et ses inquiétudes ? Une étude, conduite par Harris Interactive pour la Mutualité française (à l’occasion de son congrès triennal) a interrogé les Français de plus de 45 ans sur ces problématiques.

Sans surprise, le sujet est source d’inquiétude pour l’avenir. Une diminution des capacités (physiques ou intellectuelles) inquiète 79% des personnes interrogées et le risque de dépendance (pour soi-même) 77%, à égalité avec les problèmes de santé.

Plus d’un Français de 45 ans sur dix accompagne un proche en situation de dépendance

Le sujet est d’autant plus concernant que plus d’un Français de 45 ans sur 10 (11%) déclarent accompagner un proche en situation de dépendance. 49% de ces aidants déclarent même y consacrer du temps chaque jour et 80% affirment y consacrer au moins deux heures chaque semaine. 90% citent un accompagnement dans les démarches administratives ou l’aide à la vie quotidienne comme type d’action, 35% déclarent réaliser des soins.

Comment améliorer la prise en charge des personnes en situation de dépendance ? La priorité est leur maintien à domicile, le plus longtemps possible, en développant des dispositifs d’accompagnement, citent 95% des personnes interrogées.

Les Français très réservés sur l’instauration d’une nouvelle journée de solidarité

Pour couvrir la perte d’une éventuelle perte d’autonomie, les Français de plus de 45 ans anticipent. Ils sont 37% à mettre de l’argent de côté chaque fois. Parmi ceux, 54% mettent de côté une somme inférieure ou égale à 50 euros. En majorité, pour financer ce risque de dépendance – pour eux-mêmes ou leurs proches, les Français comptent en priorité sur leur épargne personnelle (à 41%), bien sur la Sécurité sociale (32%) ou leur mutuelle (16%).

La piste de l’instauration d’une seconde journée de solidarité pour améliorer le financement de la dépendance au niveau national est loin d’être reconnue comme la solution prioritaire par les Français, qui ne la citent qu’à 7%. Une majorité nette se dégage pour une meilleure prise en charge par la Sécurité sociale (57%).

7 Français sur dix se disent mal informés

Solutions d’accompagnement à domicile, coût des prises en charge et solutions de financement ? Près de 7 Français sur dix se disent mal informés. Pour trouver des réponses, ils se tourneront davantage vers les professionnels de la santé, personnes en qui ils ont le plus confiance (77%), mais aussi leurs proches (76%) et les associations (72%). Les mutuelles (59%) et la Sécurité sociale (56%) leur inspirent confiance également. Quant aux institutions, les Français recherchent la proximité : ils ont davantage confiance dans les collectivités locales (60%) que dans « l’État et les pouvoirs publics » (32%).

De façon très nette, 85% des personnes interrogées considèrent que la dépendance est un sujet insuffisamment pris en compte par les pouvoirs publics.

Le sondage a été réalisé 7 au 14 mai 2018, par questionnaire en ligne, auprès d’un échantillon de 1079 personnes représentatif de la population français âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas et de redressement, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et de région de résidence. Pour un échantillon de 1.000 personnes, la marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Dans la même thématique

Sondage : la dépendance n’est pas suffisamment prise en compte, pour 85% des Français
2min

Politique

Retraites : « La Constitution a été respectée, je ne vois pas pourquoi deux mois après on reviendrait sur ce texte » s’étonne Philippe Manière.

La réforme des retraites a beau avoir été adoptée mi-avril sans vote du Parlement, les oppositions tentent toujours d’abroger un texte qu’elles estiment injuste. Les élus du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) ont mis sur la table une proposition de loi visant à faire revenir l’âge légal à 62 ans. Mais avant son éventuel examen le 8 juin, la majorité présidentielle est parvenue ce mercredi à supprimer sa principale mesure en commission. Est-il normal de vouloir débattre d'une loi récemment adoptée par le Parlement ?

Le

7min

Politique

Sénatoriales 2023 dans le Pas-de-Calais : la multiplication des candidatures

Dans le Pas-de-Calais, les listes se dessinent petit à petit. Face à une gauche qui part en ordre dispersé, la stratégie du camp présidentiel est encore floue et suspendue à la candidature de l’ex-ministre Brigitte Bourguignon. La droite mise sur la continuité et réinvestit ses sortants dans une liste mêlant LR et UDI. Le RN espère bien obtenir un siège dans ce fief de Marine Le Pen, dans la foulée de la vague frontiste des législatives.

Le

Paris: Senate pension debat
8min

Politique

Immigration : que contiennent les deux propositions de loi LR ?

Les deux propositions de loi constitutionnelle et ordinaire présentées par les Républicains ont été déposées au Sénat cette semaine. Le texte ordinaire composé de plus de 56 articles reprend les mesures du rapport adopté par la commission des lois en mars avec quelques nouveautés sur la restriction du droit du sol et les procédures d’éloignement.

Le

Rome Laurence Rossignol French Minister of Families
9min

Politique

Sénatoriales 2023 : Laurence Rossignol sera-t-elle candidate dans le Val-de-Marne… ou les Hauts-de-Seine ?

La sénatrice PS de l’Oise, qui n’a pas reçu le soutien des militants locaux pour les sénatoriales, se cherche une terre de réélection. Cette militante du droit des femmes pourrait se retrouver à la seconde place dans le Val-de-Marne, qui revient théoriquement au PS. Mais l’idée passe mal chez les socialistes locaux. Et EELV réclame aussi la seconde place… Dans ce jeu de chaises musicales, l’hypothèse des Hauts-de-Seine est maintenant évoquée.

Le