Par Théodore Azouze
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Le duo à l’Élysée et à Matignon ne convainc pas les Français. Les cotes de popularité d’Emmanuel Macron et de François Bayrou demeurent à un niveau très bas au mois de juin, d’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. Pour le président de la République, l’embellie du mois de mai, qui l’avait vu grappiller trois points dans le sondage, n’aura pas duré.
Le mois dernier, 29% des personnes interrogées estimaient qu’Emmanuel Macron faisait « un bon président ». En juin, ils ne sont plus que 28%, soit 1 point de moins qu’en mai. Tandis qu’Israël et l’Iran se bombardent mutuellement depuis des frappes israéliennes le 13 juin sur le programme nucléaire et balistique de la République islamique, le chef de l’État semble davantage en difficulté pour faire entendre sa voix à l’international. « Emmanuel Macron apparaît en retrait, cantonné à une posture d’observateur et à des appels à la désescalade », résume Gaël Sliman, président d’Odoxa, dans l’analyse détaillée accompagnant ce sondage.
Or, en mai, Emmanuel Macron se montrait proactif sur la situation à Gaza et envisageait la reconnaissance prochaine par la France d’un État de Palestine. Ainsi, sa popularité avait principalement grimpé chez les sympathisants de gauche, sensibles à ces questions. Mais la guerre au Moyen-Orient a bouleversé le calendrier du dirigeant français, qui a par ailleurs essuyé des critiques de Donald Trump en marge du G7 au Canada. Les adeptes de la France insoumise et du Parti socialiste pourraient donc avoir répercuté leur mécontentement à ce sujet. En juin, les premiers ne sont plus que 14% (-9 points) à considérer que le chef de l’État est « un bon président » contre seulement 24% pour les seconds (-10 points).
Dans le sillage d’une audition mouvementée à l’Assemblée nationale sur l’affaire Bétharram, le Premier ministre François Bayrou avait connu au mois de mai son pire niveau de popularité, recueillant à peine 20% d’opinions favorables. En juin, le maire de Pau rebondit quelque peu en faisant grimper ce chiffre à 22%, soit 2 points de plus par rapport au dernier baromètre. Mais il demeure le chef du gouvernement français le plus impopulaire sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. Pire : aucun autre responsable à son poste n’a obtenu une cote aussi faible sur les dix dernières années.
Dans le détail, seuls les sympathisants Renaissance lui octroient en majorité leur approbation (58%, +10 points). La popularité de François Bayrou perd en revanche du terrain à gauche, tant chez les Français proches de LFI (13% d’opinions favorables, -4 points), du PS (18%, -10 points ou des Écologistes (9%, -2 points). Il reprend en revanche quelques couleurs à droite chez les sympathisants LR (37%, +8 points) et RN (12%, +3 points).
Dernier enseignement intéressant sur la popularité de l’exécutif : la consolidation de la place de Bruno Retailleau dans ce palmarès de l’adhésion. Le ministre de l’Intérieur accroche la 3e place du classement des personnalités en la matière, avec 33% d’opinions favorables. Il demeure ainsi le responsable le plus populaire au sein du gouvernement. Une tendance qui se confirme plus largement à l’intérieur du socle commun, car il rejoint désormais au même niveau d’adhésion le président d’Horizons Edouard Philippe, en chute de 4 points dans ce sondage.
Méthodologie
L’enquête a été réalisée les 18 et 19 juin 2025, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris dans un intervalle entre 17,5 % et 22,5 %, ou entre 77,5 % et 82,5 %.
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