Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Sondage : Marine Le Pen « écrase » Eric Zemmour
Par Public Sénat
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Alors qu’Éric Zemmour doit officialiser sa candidature à la présidentielle dans les prochains jours, un sondage réalisé par Odoxa, Mascaret pour Public Sénat, LCP et la presse régionale, note un « effondrement » du polémiste dans l’opinion.
Éric Zemmour arrive toujours en tête des personnalités politiques les plus rejetées (61 %), 4 points de plus qu’en septembre, un record pour le baromètre Odoxa. Il devance Jean-Luc Mélenchon (55 %) et Marine Le Pen (49 %).
« Une dégradation spectaculaire sur tous les indicateurs »
« Il chute particulièrement ce mois-ci (-7 points) auprès des sympathisants de droite hors RN tombant à la 16e place de leur classement avec seulement 31 % de cote d’adhésion. Marine Le Pen, elle, progresse de 5 points auprès d’eux (elle est 9e) pour atteindre 38 % et devance nettement Éric Zemmour auprès d’un électorat initialement plus favorable au polémiste qu’à la candidate du RN », note Gaël Sliman, président d’Odoxa.
« Agressif », « raciste », « dangereux »
Une large majorité des Français qualifient Éric Zemmour « d’extrême droite » (72 %) d’« agressif » (70 %), de « raciste » (70 %), de « pas démocrate » (70 %), de « misogyne » (66 %) et de « dangereux » (67 %). A titre de comparaison, seuls 15 % des Français jugent Marine Le Pen « dangereuse », soit 37 points d’écart avec Éric Zemmour sur cet indicateur.
Le président d’Odoxa note « une dégradation spectaculaire » de sa cote de popularité « sur tous les indicateurs », « y compris sur les qualités qu’on lui prête encore ». 61 % des sondés le jugent intelligent (-8 points par rapport au mois dernier). 66 % estiment qu’il a des « convictions profondes (-8 points par rapport au mois dernier).
Conséquence. Dans le duel qui l’oppose à Marine Le Pen, seuls 16 % des sondés pensent qu’il peut remporter l’élection présidentielle, contre 32 % pour Marine Le Pen. Si 27 % des Français considèrent que Marine Le Pen est capable de diriger la France, ils ne sont que 13 % à le penser pour Éric Zemmour.
« Plus intéressant encore pour Marine Le Pen, cet arbitrage des Français est aussi effectué, non seulement par les sympathisants RN, auprès de qui elle « écrase » Zemmour sur toutes les dimensions, mais aussi par les sympathisants LR », rappelle Gaël Sliman. Ainsi, les sympathisants LR estiment, eux aussi, qu’elle serait plus capable qu’Éric Zemmour de diriger la France (26 % vs 15 %) et sont deux fois plus nombreux à estimer qu’il est le plus dangereux des deux candidats (44 % vs 22 %).
Sur les réseaux : « Éric Zemmour semble en mal d’un second souffle »
Qualifié de « bombe médiatique » en septembre par Dentsu-Consulting (ancien nom de Mascaret spécialiste de l’analyse de l’opinion en ligne à l’aide des conversations et propos tenus sur Internet), Éric Zemmour aimante un peu moins que le mois dernier le débat politique sur les réseaux sociaux (-6,7 % de « mentions » et -23,3 % « d’engagement »). « Même s’il reste le deuxième personnage dont on parle le plus en France après le président de la République, il est clair que ses sorties font moins réagir. S’habitue-t-on à la polémique ou l’escalade a-t-elle trouvé sa limite ? A titre d’illustration, les propos tenus devant le Bataclan, alors qu’ils ont nourri la polémique parmi les élites, ont moins fait réagir les Français. Depuis la visite à Drancy, évènement qui a le plus fait parler de lui, Éric Zemmour semble en mal d’un second souffle », notent les analystes de Mascaret Benjamin Grange et Yves Censi.
Pendant ce temps, Marine Le Pen a enregistré une progression de 33 % de sa visibilité, en passant de plus de 282 000 mentions en octobre à plus de 375 000 en novembre.
Méthodologie
L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 005 Français interrogés par Internet les 17 et 18 novembre 2021. L’échantillon est représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. La marge d’erreur des résultats d’ensemble s’établit, selon le score visé, entre plus ou moins 1,4 et 3,1 points. Elle est plus importante auprès de certaines sous-populations : de 2,5 à 5,8 points auprès des sympathisants de gauche.