François Bayrou nommé Premier ministre
Après de longues consultations, Emmanuel Macron a nommé ce vendredi 13 décembre l’un de ses plus proches alliés comme nouveau Premier ministre, le maire MoDem de Pau François Bayrou.
Par Valentin Boulay
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Les premières pages des deux études, l’une commandée par Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof à Ipsos/Sopra Steria et l’autre par Séance Publique pour Harris Interactive laissent entrevoir une France mécontente, et même très en colère pour 36% des sondés. Pourtant, en huit ans, la tendance au déclinisme a perdu 10 points. Si la défiance demeure envers les institutions, les sondages témoignent d’une embellie dans l’opinion. L’espoir envers les élus connaît un indéniable renouveau, avec toutefois des disparités en fonction des positionnements politiques.
Les Insoumis décriés, le RN se normalise
10 ans après la première enquête « Fractures Françaises » du Cevipof/Ipsos, l’acceptation du Rassemblement National dans le paysage politique a fait son chemin. 39% des Français se disent satisfaits du travail des parlementaires d’extrême droite, contre 34% pour les écologistes et Horizons, 32% de Renaissance et 31% des Républicains. (Harris Interractive/Séance Publique)
Jamais les sondés n’avaient autant considéré le RN comme apte à gouverner le pays. En 2020, le parti le plus dangereux pour la démocratie était le Front National pour 61% des Français. Désormais, c’est la France Insoumise qui est vu comme le parti pouvant mettre en péril la démocratie, selon 57% des individus interrogés. Plus de la moitié d’entre eux (53%) estiment que l’opposition exercée par les insoumis est trop radicale.
La stratégie offensive des Insoumis à l’Assemblée Nationale ne séduit pas. Plus de la moitié (57%) des sondés désapprouvent l’attitude de la France Insoumise à l’Assemblée Nationale. Même du côté de la Nupes. Plus de la moitié des sympathisants écologistes et socialistes voient la France Insoumise comme un parti qui attise la violence. Au sein de LFI, les doutes existent car l’opposition franche et radicale ne fait pas l’unanimité, elle divise même. Presque la moitié des sondés LFI aspirent à plus de compromis.
Les enquêtes relèvent également le caractère partisan des perceptions sociétales. A l’affirmation « On peut faire confiance à la plupart des gens », répondent « oui » 37% des sympathisants En Marche et 43% des sympathisants écologistes. A l’inverse, seuls 12% de l’électorat du RN ont répondu par l’affirmative, et 23% pour LR (IPSOS/SOPRA STERIA). La confiance envers ses concitoyens est très faible à droite.
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Une espérance toujours plus forte envers la décision locale
La moitié des sondés espèrent voir leurs collectivités territoriales plus puissantes et décisionnaires. De même, 36 % aimeraient que les conférences de citoyens tirés au sort aient plus de pouvoir. Ces dernières suscitent un intérêt chez les Français, mais peu arrivent à déceler leur réel impact. Trop floues, elles restent peu convaincantes pour changer la vie des Français. Seuls 31% croient en l’utilité des conférences de citoyens, et en encore moins (20%) dans le Conseil National de la Refondation. Plus de la moitié de l’échantillon n’en a même jamais entendu parler. (Harris Interractive/Séance Publique)
C’est encore la confiance envers les maires qui reste majoritaire, elle croit significativement depuis dix ans (9 points supplémentaires). 72% des Français ont confiance envers leurs maires, contre 18% pour les partis politiques. Certes, la défiance envers les hommes et femmes politiques reste élevée, mais une nette amélioration est à souligner. Député, maire, parti, syndicat, présidence, quelle que soit l’échelle proposée, sont mieux perçus. 29% des personnes interrogées pensent que les politiques agissent principalement dans l’intérêt des Français. (IPSOS/SOPRA STERIA).
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Une envie de majorité relative
Lorsque les sondés doivent imaginer quel type d’opposition ils souhaitent voir à l’Assemblée comme au Sénat, tous défendent une attitude « constructive », alimentée par le dialogue. « Les sympathisants des différentes formations politiques d’opposition attendent majoritairement de leurs élus qu’ils décident au cas par cas de voter ou s’opposer aux projets de loi portés par le gouvernement » soulignent les auteurs du rapport Toluna Harris Interactive pour Séance Publique. L’idée de compromis et de débat au sein du Parlement n’effraie pas, au contraire, 70 % des sondés considèrent que la majorité relative est un système politique plus pertinent face à une majorité absolue.
L’enquête Observatoire Parlement d’Harris Interactive pour Séance Publique est effectuée auprès d’un échantillon de 1 059 personnes adultes. Elle est publiée dans le cadre d’un baromètre trimestriel, et utilise la méthode des quotas.
L’enquête « Fractures françaises 2 022 » est rédigée par Ipsos/Sopra Steria pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof. C’est la dixième édition de ce sondage, constitué cette année de 12 044 personnes adultes, interrogées selon la méthode des quotas.
Emission spéciale nomination du Premier ministre