C’est un chiffre qui résume à lui seul le désamour des Français pour leur classe politique. 82 % d’entre eux ont une mauvaise opinion des partis, d’après un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro. « On atteint des niveaux colossaux » reconnaît Emile Leclerc, directeur d’études chez Odoxa.
Crédits photo : Sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro réalisé les 17 et 18 juillet 2024
Mais le sondeur n’y voit pas un phénomène nouveau. « On pourrait remonter dans le temps sur les quarante dernières années, les Français ont été systématiquement déçus après chaque élection ». Un phénomène historique, aggravé par la crise politique que traverse la France depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. « Les psychodrames actuels ne redorent pas l’image des partis » abonde Emile Leclerc.
Crédits photo : Sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro réalisé les 17 et 18 juillet 2024
Si l’on creuse, le tableau est encore plus sombre. Plus de huit Français sur 10 considèrent que les partis politiques ne sont pas « crédibles » ni « honnêtes », et près de sept Français sur dix ne les jugent même pas « utiles ». Des chiffres qui ont « sidéré », Christine Lavarde.
« De l’extérieur, les gens se disent que c’est une mascarade »
Mais au fond, la sénatrice partage un peu le même constat que les sondés. Elle-même a quitté les LR en décembre 2022 après l’élection d’Eric Ciotti à la tête du parti, et ne le regrette pas. « Regardez ce qu’il s’est passé récemment au sein des LR. Un chef qui a pris une décision et qui s’est mis en porte-à-faux avec tous les autres dirigeants. Les gens qui regardent ça de l’extérieur se disent que c’est une mascarade. Il y a un grand décalage entre les problèmes des Français et ce dont s’occupent les partis politiques. C’est pour ça que je ne suis plus dans un aucun parti. En même temps, c’est impossible de faire fonctionner une démocratie sans les partis. Comment faire ? C’est une vraie question » concède l’élue des Hauts-de-Seine.
« Compréhensible et injuste »
La classe politique française mérite-t-elle sa mauvaise réputation ? Pour le sénateur Jerôme Durain, c’est à la fois « compréhensible et injuste. Beaucoup de militants et d’élus sont des gens investis. On célèbre l’engagement associatif et bénévole, celui des élus aussi devrait être reconnu ». Mais le socialiste admet que les partis devraient aussi se réinventer, trouver des formes de mobilisation plus modernes que les traditionnels meetings et sections locales de militants.
Ce que les sondés reprochent aux partis politiques, c’est aussi leur incapacité à s’entendre en période de crise. 61 % d’entre eux disent ne pas comprendre l’impossibilité de former une coalition. « Le dépassement des partis, c’est l’ADN du macronisme » rappelle François Patriat. « Depuis les élections, on appelle les partis de l’arc républicain, du PS aux LR, à faire une coalition. On ne peut pas nous reprocher à nous de ne pas savoir s’entendre » s’insurge le patron du groupe macroniste au Sénat.
Les écologistes en tête
Tous les partis ne sont pas pour autant logés à la même enseigne. Avec 40% d’opinions positives, les écologistes progressent de 4 points et se hissent en tête du classement, loin devant les insoumis qui chutent à 21%. Pourtant, avec 9,8% des voix aux européennes du 9 juin, LFI a fait presque deux fois mieux que les 5,5% d’EELV. « Ce sont deux choses différentes » explique le sondeur Emile Leclerc. « Ça signifie que les écologistes ont une meilleure image parce qu’ils sont plus consensuels. Mais LFI a un socle électoral plus large ».
Deux autres partis tirent leur épingle du jeu : le Rassemblement National et les socialistes. Avec 37% d’opinions positives, le PS est le parti qui connaît la plus forte progression en termes d’image. Les Républicains, en revanche, reculent légèrement, mais surtout, Renaissance perd 5 points. Seuls 30% des sondés ont une bonne opinion du parti présidentiel. « Après sept ans au pouvoir, 30% ce n’est pas si mal » veut croire François Patriat. « Les Français aiment la politique mais ils n’aiment pas les politiques, c’est comme ça » se console le fidèle du chef de l’Etat.
En avançant l’idée d’une « contribution modeste » pour recréer le lien entre communes et citoyens, le ministre François Rebsamen a relancé ce débat sensible de la fiscalité locale. Au Sénat, tous les sénateurs dénoncent la suppression de la taxe d’habitation par Emmanuel Macron. A la place, le sénateur Bernard Delcros, président de la délégation aux collectivités, soutient l’idée d’une « contribution » qui serait « différentiée, en fonction des revenus des habitants », via « une remise à plat » des impôts locaux.
Selon Valeurs Actuelles, l’animateur star, Cyril Hanouna songe à se présenter à la prochaine élection présidentielle. La réalité peut-elle dépasser la fiction ? Interview du communicant, Philippe Moreau-Chevrolet co-auteur de la bande dessinée « Le Président » (ed Les Arènes 2020) dans laquelle il avait imaginé la candidature de Cyril Hanouna à la Présidentielle de 2022.
La sénatrice socialiste, Corinne Narassiguin présentait, ce mardi, sa proposition de loi visant à encadrer et réduire le nombre de contrôles d’identité. L’objectif est de mettre fin aux contrôles « au faciès ». Un premier pas, selon elle, pour retrouver des rapports apaisés entre la police et la population dans certains quartiers.
Défenseur de ce mode de scrutin de longue date, le premier ministre consulte mercredi le RN, favorable aussi à la proportionnelle. Manière d’envoyer un gage au parti qui le menace encore d’une censure. La gauche est pour, mais ses alliés LR sont clairement opposés. A moins que le retour du cumul des mandats entre aussi dans les discussions.