Par Public Sénat
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Marine Le Pen sera fixée dans la journée quant à une éventuelle peine d’inéligibilité dans l’affaire des assistants européens du Rassemblement national. En dépit des déclarations de nombreux responsables de son parti, ayant largement dénoncé ces dernières semaines un procès de nature politique, destiné à empêcher la fille de Jean-Marie Le Pen de concourir en 2027, la majorité des Français ne croient pas qu’elle ait bénéficié d’un traitement judiciaire particulier. Ils sont 53 % a estimé qu’elle a été traitée « comme n’importe quel justiciable », selon le baromètre politique d’Odoxa, réalisé par Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale*.
En revanche, 90 % des sympathisants RN pensent qu’elle « est traitée particulièrement durement pour des raisons politiques ».
Dans l’affaire des assistants parlementaires de l’ex-FN au Parlement européen, l’accusation a requis contre Marine Le Pen cinq ans de prison dont deux ans ferme ainsi qu’une peine de cinq ans d’inéligibilité, assortie d’une exécution provisoire. Pour autant, si ces réquisitions devaient être suivies par les juges – ce qui solderait les ambitions présidentielles de la députée du Pas-de-Calais -, 66 % des Français estiment que cela ne serait pas un handicap pour le parti. 69 % des partisans du RN partagent cet avis.
24 % des Français (et 25 % des partisans RN) vont même jusqu’à considérer qu’il s’agirait d’une chance pour le parti à la flamme tricolore, car cela permettrait au RN de tourner la page Le Pen et de propulser Jordan Bardella dans la course à l’Elysée. Le jeune député européen l’emporte d’ailleurs en termes de popularité sur sa mentor : 31 % des Français le préfèrent à Marine Le Pen, un pourcentage qui grimpe à 60 % chez les sympathisants RN.
« Ils estiment certainement que le nom ‘Le Pen’ est devenu un handicap pour leur parti dans la perspective d’un second tour de présidentielle et représente une sorte de ‘plafond de verre’ », note Gaël Sliman, le président d’Odoxa. « Le verdict de ce lundi 31 mars sera évidemment très suivi et commenté, mais ne devrait pas bouleverser l’avenir de notre vie politique. Cela peut enlever un peu de pression aux juges. »
Notons toutefois que Marine Le Pen gagne 4 points dans le palmarès des personnalités politiques qui suscitent le plus de sympathie auprès des Français. Avec une cote d’adhésion à 37 %, elle se classe à la première place et détrône l’indéboulonnable Edouard Philippe (36 %). « C’est sans doute la perspective de son procès et le risque de son inéligibilité, qui, paradoxalement, lui permet cette progression », analyse Gaël Sliman. Jordan Bardella, quant à lui, arrive en troisième position avec un taux d’adhésion à 35 %.
L’enquête a été réalisée les 26 et 27 mars 2025, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris dans un intervalle entre 17,5 % et 22,5 %, ou entre 77,5 % et 82,5 %.
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