Les Français ont boudé les urnes pour le premier tour des élections régionales et départementales, avec un taux d’abstention estimé à 66,1 %. Un niveau record aux motivations multiples. Selon notre sondage Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France/LCP-AN Public Sénat, réalisé du 16 au 19 juin sur un échantillon de 3.001 personnes, soit avant l’élection, c’est principalement un désintérêt et un mécontentement qui s’expriment.
39 % des sondés n’étaient pas certains d’aller voter car ils pensent que « ces élections ne changeront rien » à leur quotidien. 23 % le font « pour manifester leur mécontentement à l’égard des hommes politiques », 22 % car « aucune liste ou aucun candidat » ne leur plaît. 21 % répondent que les conseillers régionaux n’ont « pas beaucoup de capacité d’action pour améliorer la situation », 20 % ne sont tout simplement pas intéressés par l’élection.
18 % comptaient s’abstenir pour manifester leur mécontentement à l’égard du gouvernement et d’Emmanuel Macron. 14 % des personnes interrogées pensaient ne pas aller voter « à cause du coronavirus ». Paradoxalement, 64 % des personnes interrogées pour ce sondage se disent « intéressées » par l’élection régionale.
63 % des personnes interrogées votent en fonction de la situation au niveau régional
Dans les motivations du vote, 63 % des personnes interrogées le font en fonction de la situation au niveau régional, contre seulement 37 % pour la situation au niveau national. Un chiffre rendant difficile des conclusions nationales sur le scrutin. A noter en revanche que 67 % des électeurs du RN le font pour exprimer leur opposition à Emmanuel Macron. Ils sont 52 % chez les électeurs de La France Insoumise.
Les deux premières préoccupations des Français pour leur région sont la délinquance (40 %) et l’immigration (29 %), sujets qui ne font pourtant pas partie des compétences des régions. Le développement économique et le soutien aux entreprises, l’une des missions de cet échelon territorial, n’est cité que par 12 % des sondés.
Lire ici la suite de notre sondage sur le front républicain et les fusions pour le second tour.