Sondage : la cote de popularité d’Edouard Philippe continue de plonger

Les propos tenus début octobre par Edouard Philippe contre Emmanuel Macron, ont trouvé un large écho dans l’opinion, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. L’ancien chef de gouvernement a évoqué la possibilité d’un départ anticipé du président pour sortir de la crise politique. Néanmoins, cette déclaration n’a pas suffi à enrayer sa baisse de popularité.
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On n’est jamais trahi que par les siens. La cote de popularité d’Emmanuel Macron est si basse – avec 79 % d’opinions négatives dans le dernier pointage du baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale -, que les propos très critiques tenus à son encontre par deux de ses anciens Premiers ministres sont largement validés par l’opinion. Ainsi, toujours selon Odoxa*, 78 % des Français approuvent Gabriel Attal lorsqu’il dit « ne plus comprendre les décisions du président de la République. « Il y a eu la dissolution et il y a depuis des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main », a taclé le secrétaire général de Renaissance lors de son passage dans le JT de TF1, le lundi 6 octobre.

Même satisfecit ou presque pour des déclarations d’Edouard Philippe : « Un départ anticipé du Président serait la seule décision digne qui permet d’éviter dix-huit mois d’indétermination et de crise », a déclaré le président d’Horizons le 16 octobre, sur le plateau de « L’Evènement » sur France 2. 67 % des Français interrogés approuvent cette phrase. L’ancien chef de gouvernement, resté le plus longtemps en poste depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, a esquissé le scénario d’une démission du président de la République « après l’adoption d’un budget ».

les deux phrases

L’hypothèse d’une démission d’Emmanuel Macron largement rejetée chez Renaissance

Sans surprise, c’est du côté des oppositions que ces déclarations trouvent le plus d’échos. Les propos de Gabriel Attal sont approuvés par 90 % des sympathisants du Rassemblement national, 82 % du côté de LFI, 79 % chez les socialistes et 84 % du côté des Ecologistes. Notons également que 58 % des sympathisants Renaissance, parti fondé par Emmanuel Macron, valident la sortie de leur secrétaire général.

Les déclarations d’Edouard Philippe reçoivent des niveaux approchants d’adhésion : elles sont soutenues par 86 % des sympathisants RN, 75 % chez LFI, 62 % au PS et chez les Ecologistes. En revanche, l’hypothèse d’un départ anticipé du chef de l’Etat est très fraîchement reçue par les sympathisants Renaissance : ils ne sont que 23 % à lui donner raison.

dans le détail

La dégringolade du favori

« Si les Français donnent raison à Philippe et Attal, ils ne les créditent pas pour leur propos… bien au contraire, cette trahison plombe, à court terme au moins, leur popularité », relève Gaël Sliman, le président d’Odoxa. Ainsi, ils reculent tous les deux dans le classement des personnalités politiques préférées des Français. Gabriel Attal, qui a promis « une rupture majeure » en vue de 2027, perd un point par rapport à septembre, pour tomber à 27 % de cote d’adhésion (4e place). Edouard Philippe, de son côté, perd 4 points, à la troisième place derrière Jordan Bardella et Marine Le Pen, avec une cote d’adhésion à 28 %.

« Edouard Philippe chute particulièrement lourdement auprès de sa base électorale du ‘bloc central’ des sympathisants Renaissance, MoDem et LR : -5 points », détaille Gaël Sliman. « Résultat, les deux ex-champions de la macronie sont désormais relégués derrière Sébastien Lecornu dans le cœur des sympathisants du bloc central. »

palamres adhesion

Après avoir caracolé pendant des années en tête de ce baromètre politique, le maire du Havre, aux ambitions présidentielles assumées, voit désormais l’écart avec Jordan Bardella (36 % d’opinions favorables) et Marine Le Pen (35 % d’opinions favorables) se creuser. « Leur avance est désormais considérable sur leurs poursuivants : ils devancent de 7 à 8 points Edouard Philippe et Gabriel Attal et d’une dizaine de points Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu », souligne Gaël Sliman. Même si les leaders d’extrême droite ne progressent plus par rapport aux derniers sondages, « ils profitent du formidable rejet dont pâtit tout le reste de la classe politique. »

*Méthodologie

L’enquête a été réalisée les 21 et 22 octobre 2025, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 004 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris dans un intervalle entre 17,5 % et 22,5 %.

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