Pas de sursaut. Le second tour des élections régionales et départementales ressemble tristement au premier. L’abstention atteint de nouveau un niveau énorme. Elle ne recule que d’environ 1 point, à 65,7 %.
Selon notre sondage Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et LCP-Assemblée nationale/Public Sénat, réalité avant le second tour, les 25 et 26 juin, auprès d’un échantillon de 1.499 personnes, 27 % des personnes ne comptaient pas se déplacer pour manifester leur « mécontentement à l’égard des hommes politiques en général ».
23 % des sondés répondent qu’« aucune liste ou aucun candidat » ne leur plaît. 20 % n’avaient tout simplement « pas la tête à aller voter » et avaient « envie de faire autre chose ». 18 % ne sont pas intéressés par l’élection. 17 % estiment que « les résultats sont connus d’avance » et que le vote ne changera rien. 14 % croient que l’action des régions n’a pas d’impact sur leur vie quotidienne et 14 % attendent l’élection présidentielle. 10 % ne sont pas allés voter « à cause du coronavirus »
48 % des personnes interrogées estiment que Xavier Bertrand sort « plutôt renforcé » et 62 % qu’Emmanuel Macron sort « plutôt affaibli »
Point intéressant du sondage, parmi les trois présidents de région présidentiables à droite, 48 % des personnes interrogées estiment que Xavier Bertrand sort « plutôt renforcé » du premier tour. C’est plus que Valérie Pécresse (39 %) et Laurent Wauquiez (37 %). Parmi les sympathisants LR, 76 % répondent que Xavier Bertrand est renforcé, 64 % pour Laurent Wauquiez et 63 % pour Valérie Pécresse.
A l’inverse, 62 % des personnes pensent qu’Emmanuel Macron sort « plutôt affaibli », après l’échec de LREM au premier tour dans toutes les régions, et 52 % estiment aussi que Marine Le Pen est « plutôt affaiblie » après le recul et les déconvenues du RN.
Pour les intentions de vote au premier tour, Xavier Bertrand paraît aussi le mieux placé. Il réaliserait un score de 18 %, contre 13 % si Valérie Pécresse ou Laurent Wauquiez était la ou le candidat de la droite. Reste qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont encore loin devant, entre 24 et 27 % selon les cas de figure.
Yannick Jadot (EELV) est à 10 %, devant Anne Hidalgo (PS) à 8 % et Jean-Luc Mélenchon, en fort recul, à 7 %. Ce sondage confirme que si la gauche part divisée, elle n’a aucune chance d’espérer atteindre le second tour.
Enfin, il faut rappeler que ce sondage est réalisé 10 mois avant la présidentielle. Il ne s’agit qu’une photo de l’opinion à un moment donné. On ne connaît pas encore qui sera vraiment candidat, ni les dynamiques de campagne. Le niveau d’abstention au premier tour des régionales a aussi montré combien il peut impacter les sondages, avec par ailleurs un électorat de plus en plus volatil.
Autre élément du sondage, 62 % souhaitent voir le gouvernement lancer des « réformes importantes » d’ici l’élection présidentielle. Mais 56 % ne veulent pas d’un retour de la réforme des retraites (27 % « pas du tout » et 29 % « plutôt pas »).
Seul 21 % attendant un remaniement avec changement de premier ministre. 11 % un remaniement limité, 20 % ne souhaitent pas de remaniement et 48 % des sondés répondent « peu importe ».