Soupçons d’emplois fictifs: enquête sur une vingtaine d’eurodéputés dont Marielle de Sarnez
Mis en cause par le FN pour d'éventuels emplois fictifs d'assistants au Parlement européen, 19 eurodéputés font l'objet d'une enquête pour abus...
Par Benjamin LEGENDRE
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Mis en cause par le FN pour d'éventuels emplois fictifs d'assistants au Parlement européen, 19 eurodéputés font l'objet d'une enquête pour abus de confiance, dont la ministre Marielle de Sarnez qui a porté plainte pour "dénonciation calomnieuse" à une dizaine de jours des législatives.
Une enquête préliminaire avait été ouverte le 22 mars au parquet de Paris après le signalement d'une eurodéputée du Front national qui dénonçait une trentaine d'assistants cumulant leur travail au Parlement avec des fonctions politiques, soit comme élus soit au sein des partis.
Outre la nouvelle ministre des Affaires européennes, des députés de tous bords sont concernés, a-t-on appris de source proche du dossier: à droite, les ex-ministres Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie ainsi que Jérôme Lavrilleux, ancien haut responsable de l'UMP au coeur de l'affaire Bygmalion, et Marc Joulaud, qui fut suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale ; à gauche, l'ancien syndicaliste Edouard Martin (PS), l’écologiste Yannick Jadot, un élu du Front de gauche Patrick Le Hyaric. Jean Arthuis (ex-UDI), soutien de La République en marche, est aussi dans la liste.
Marine Le Pen, présidente du Front national et candidate aux législatives, lors d'une conférence de presse à Hénin-Beaumont, le 19 mai 2017
AFP
Cette contre-attaque du FN, qui avait également saisi l'office antifraude européen (Olaf), est intervenue alors que le parti frontiste et sa présidente Marine Le Pen sont eux-mêmes soupçonnés d'avoir eu recours à des emplois fictifs d'assistants au Parlement de Strasbourg.
Sophie Montel, l'eurodéputée à l'origine du signalement, a reconnu sur France 3 que cumuler des fonctions politiques et d'assistants parlementaires n'avait "rien d'illégal" mais que ces signalement s'imposaient car "nous n'acceptons pas le deux poids deux mesures".
- 'Dans les règles' -
Le ministre de la cohésion des territoires Richard Ferrand, le 29 mai 2017 à Deauville (Calvados)
AFP
La mise en cause de Marielle de Sarnez, élue MoDem proche du ministre de la Justice François Bayrou, pourrait mettre en difficulté le gouvernement, d'autant qu'un autre ministre, Richard Ferrand, est épinglé pour une affaire immobilière impliquant sa compagne.
François Bayrou, en pleine préparation du projet de loi de moralisation de la vie publique, qui doit être présenté avant les législatives, ne s'est pas exprimé publiquement sur ces affaires. Le garde des Sceaux a toutefois répercuté sur Twitter un communiqué de Marielle de Sarnez.
Dans ce message publié mardi, la ministre a démenti toute irrégularité dans l'emploi d'une assistante dont "le contrat de travail a été (...) validé et approuvé par le Parlement européen, encadré par des règles européennes bien plus strictes que les règles en vigueur en France".
Le député LR Brice Hortefeux, à Paris le 2 mai 2017
AFP/Archives
Dans la foulée, elle a annoncé porter plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre Sophie Montel. Plusieurs eurodéputés lui ont emboité le pas, dont Brice Hortefeux. Ce proche de Nicolas Sarkozy a défendu dans un communiqué les mandats d'élus municipaux de certains de ses assistants. "Cet engagement est non seulement légal mais aussi moral", a-t-il déclaré.
Quant à Yannick Jadot, éphémère candidat écologiste à la présidentielle, il voit dans ces accusations le "signe du désespoir d'eurodéputés" frontistes pris selon lui "la main dans le sac".
Cette dénonciation est un "contre-feu, clairement, de la part du Front national qui contournait les règles du Parlement de façon industrielle", à déclaré Eva Joly, eurodéputée écologiste française, à l'AFP.
Dans le cas du parti frontiste, les juges d'instruction cherchent à déterminer si le parti d'extrême droite a mis en place un système généralisé: 17 élus, dont Marine et Jean-Marie Le Pen, et plus d'une quarantaine d'assistants sont visés, et le préjudice pour le Parlement européen s'élèverait à près de cinq millions d'euros de 2012 à 2017, d'après des chiffres communiqués par l'institution européenne.
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