Soupçons de corruption : quand un eurodéputé belge perquisitionné défendait le Qatar

Soupçons de corruption : quand un eurodéputé belge perquisitionné défendait le Qatar

Alors qu’un scandale de corruption frappe le Parlement européen, l’influence du Qatar sur les eurodéputés pose question. De nombreuses déclarations d’élus concernés par l’enquête ressortent sous un nouveau jour, comme celle de Marc Tarabella, eurodéputé socialiste belge, invité dans notre émission « Ici l’Europe » le 19 novembre.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Après le placement en détention provisoire de quatre personnes, dont la vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kailli, dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption en lien avec le Qatar ce dimanche 11 décembre, de nombreuses prises de position d’élus européens en faveur du pays du Golfe ont refait surface. Une intervention de l’eurodéputée socialiste à la tribune du Parlement européen du 21 novembre dernier peut notamment interroger au vu des dernières révélations.

« Le Qatar est le seul pays de la zone arabique qui a fait des efforts »

« La coupe du monde au Qatar est en fait la preuve que la diplomatie sportive peut aboutir à une transformation historique d’un pays avec des réformes qui ont inspiré le monde arabe. J’ai été la seule à dire que le Qatar est un leader en matière de droits du travail. […] Ils se sont engagés dans une vision par choix, et se sont ouverts au monde. Pourtant, certains ici appellent à les discriminer, et accusent tous ceux qui leur parlent ou s’engagent de corruption. Et pourtant, ils consomment leur gaz, leurs entreprises y gagnent des milliards. Nous n’avons pas le droit de donner des leçons de morale pour obtenir de l’attention médiatique de bas étage », expliquait ainsi il y a quelques semaines Eva Kaili au Parlement européen.

Le 19 novembre dernier, Marc Tarabella, un eurodéputé belge aussi membre du groupe socialiste, déployait une argumentation semblable dans notre émission « Ici l’Europe » : « Il y a eu des morts, personne ne le nie, mais la caricature est nuisible pour les droits de l’Homme. Le Qatar est le seul pays de la zone arabique qui a fait des efforts. Il y a des entreprises réticentes à appliquer les changements et les lois qui ont été votées. Ils disent eux-mêmes qu’ils ne sont pas parfaits. » Le vice-président de la délégation pour les relations avec la péninsule arabique estimait alors que « dire qu’ils n’ont rien fait et annihiler leurs efforts, c’est donner le signal qu’il ne faut surtout pas continuer », et que cela pourrait avoir une influence négative sur d’autres pays, comme l’Arabie saoudite « le plus gros pourvoyeur de main-d’œuvre » de la région.

Marc Tarabella perquisitionné, mais pas placé en détention provisoire

Marc Tarabella a, lui aussi, été perquisitionné dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 décembre, dans le cadre de la même enquête, sans être placé en détention provisoire. « La justice fait son travail d’informations et d’enquête ce que je trouve tout à fait normal, je n’ai absolument rien à cacher et je répondrai à toutes les questions des enquêteurs. Cela va de soi, si cela peut les aider à faire toute la lumière sur cette affaire », a déclaré l’eurodéputé à France Info.

Dans la même thématique

Soupçons de corruption : quand un eurodéputé belge perquisitionné défendait le Qatar
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Soupçons de corruption : quand un eurodéputé belge perquisitionné défendait le Qatar
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le